L'histoire :
Lassée de ses élèves ingérables et irrespectueux, Charline claque la porte de sa classe et pose une demande de mutation pour l’outre-mer. Finalement, elle décroche Mayotte. Après un long périple elle arrive à Dzaoudzi, d’où elle repart pour gagner son nouveau logement. Entre les singes maki sur le toit, les vaches qui meuglent, les coqs qui chantent et l’appel à la prière de 5h du matin, sa première nuit est difficile. C’est sûrement pour ça qu’en arrivant au lycée, elle s’étale de tout son long devant le proviseur ! Les élèves de sa classe l’attendent en dormant. Au moins, ça change de la métropole. Et au moins, quand elle les réveille, ils sont polis ! En fin de semaine, bien décidée à découvrir son nouvel environnement, Charline part seule en randonnée, malgré les recommandations qui la mettent en garde contre les jeunes voyous qui écument les coins isolés en quête de promeneurs imprudents. Bien sûr, ça ne loupe pas, elle y a droit ! Alertés par ses cris, un jeune homme et sa chauve-souris Kiki volent à son secours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Odyssée mahoraise est un album dédié à Mayotte, archipel de l’Océan Indien situé entre Madagascar et la côte du Mozambique. Phil Ouzof (c’est quoi ce pseudo ?) a concocté avec humour ce guide à l’attention des msungous (les étrangers) qui idéaliseraient à outrance la vie dans les îles. Avec un dessin simple qui fait dans le gros nez, l’auteur soulève quelques points épineux du quotidien insulaire, où souvent la violence cohabite avec la nonchalance. Les agressions de touristes insouciants, les coups d’état manqués et les grèves à répétition ont la belle vie là-bas. C’est le prix à payer pour goûter à tous les bons côtés : une nature exceptionnelle, un rythme de vie apaisé et des liens plus humains entre les gens. Présentée à l’italienne dans une reliure de qualité, cette odyssée légère bénéficie d’une coloration et de vignettes bien lisibles, qui compensent le minimalisme du trait. Comme pour le bathyscaphe qui aurait mérité un design autre que celui d’une poubelle à ailettes. Pour autant, la bonhommie des personnages et le charme du lieu sont bien là. C’est toute la magie de l’exotisme qui est à l’œuvre !
