L'histoire :
Début d’épidémie de COVID, la France commence à compter ses morts. Juliette, 46 ans, a besoin de se retrouver seule quelques jours. Ce fût, à sa grande joie, des semaines. Elle vient de recevoir un mail de la clinique espagnole qui lui annonce que l’embryon qu’elle attendait n’est pas transférable. Il présentait des anomalies chromosomiques multiples. Si elle a une réserve ovarienne impressionnante pour son âge, qu’elle réagit très bien à la stimulation, que les médecins ont pu ponctionner 10 follicules, hélas leur qualité est celle d’une femme de 46 ans… La FIV est annulée et il n’y a plus aucune possibilité avec ses propres ovocytes. Quel échec pour Juliette ! Où dans sa vie a-t-elle merdé pour en arriver là ? Embryon mort-né avant même l’implantation, elle se sent périmée. Il n’y a plus aucun sens de continuer cette vie là comme ça. Elle est sidérée, pétrifiée, les larmes ne sortent même pas.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Périmée traite d’un sujet délicat et assez peu abordé en BD : la procréation assistée pour les femmes de plus de 40 ans. La quadragénaire Juliette se lance dans le projet solo d’avoir un enfant. Malheureusement, après plusieurs tentatives de FIV en Espagne, le verdict tombe : ses ovocytes ne sont plus fertiles. Ce récit intime évoque les réflexions de cette femme, son désarroi, son sentiment d’échec sur le plan personnel, affectif et même social. La douleur exprimée est profonde car elle pense qu’elle ne connaîtra jamais l’amour inconditionnel d’une mère pour ses enfants. Une amie lui conseillera de s’intéresser à une dernière solution : le double don qui consiste à implanter des gamètes d’une donneuse d’ovocytes et d’un donneur de sperme (Technique autorisée en France depuis septembre 2022). L’héroïne se posera à nouveau des questions légitimes sur la filiation, la transmission de certaines de ses caractéristiques malgré un ADN différent, etc. C’est un récit poignant avec des questionnements de fond, des inquiétudes. A n’en pas douter, de nombreuses femmes se reconnaîtront. Le travail en aquarelles de Joël Alessandra colle parfaitement à cette histoire personnelle et aux paysages de bord de mer.
