L'histoire :
Au beau milieu de la nuit, un ivrogne hurle devant un pavillon tranquille. A l’intérieur de la maison, le couple est évidemment réveillé par ce saoulard, qui demande à ce que quelqu’un vienne le pousser. Afin de retrouver la quiétude de son sommeil, madame incite fortement monsieur à aller aider ce pauvre type en panne, à pousser son véhicule. Grommelant, à contrecœur, monsieur se lève, enfile se robe de chambre, son écharpe et ses pantoufles. Il constate qu’effectivement le type est plein comme une barrique. Et il constate surtout qu’il se fiche bien de sa poire, puisqu’il demande à être poussé… sur la balançoire du jardin.
Vautré au zinc d’un bar, un ivrogne réclame toujours un verre de plus. Vu son état, le barman refuse de le servir et lui conseille de rentrer chez lui. Incapable de tenir debout (et à peine assis), le type rampe dans un piètre état jusque sur le trottoir. Et il continue ainsi, en rampant, sur tout le trajet qui le sépare de son domicile. Il finit par monter les escaliers et gagner son lit, toujours en rampant dans son vomi. Le lendemain, sa femme est furibonde qu’il soit encore rentré bourré. Le type a beau nier, un indice est criant : le patron du bistrot a appelé pour signalé qu’il avait encore oublié son fauteuil roulant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Vuillemin avait débroussaillé l’exercice, en mettant en BD ses Sales blagues (de l’écho). Dans la lignée graphique de ce prince de l’humour trash, Carali lui emboîte le pas et met aujourd’hui en BD 37 histoire drôles… à l’immense différence près qu’il ne les a pas choisies en fonction de leur unique propension à verser dans le crado, mais parce qu’elles sont vraiment drôles. Et que cela ne l’empêche pas de verser dans le crado quand le besoin s’en fait sentir ! On apprécie doublement : d’une part parce que les histoires ne sont pas toutes archi-connues (à part peut-être des grands spécialistes), et d’autre part parce qu’elles ne focalisent pas sur le besoin impérieux d’être répugnant. Les histoires de pochtrons, sans doute issues de brèves de comptoir affinées et reformatées, figurent sans doute parmi les plus bidonnantes. Or, ce n’est pas tout de trouver une histoire marrante, au point d’en faire un gag de BD. Encore faut-il savoir la mettre en images pour en tirer le rendement zygomatique maximal ! Ce savoir-faire est validé et il ne surprend guère, venant de cet auteur qui a fait ses classes au sein de Hara Kiri, Charlie Hebdo, Fluide Glacial, Siné hebdo, avant de fonder le magazine Psikopat et les éditions du Zébu (1982). Les présentes planches ont d’ailleurs été pré-publiées au sein de Psikopat. Le premier recueil d’une longue série ?
