L'histoire :
En 1943, une troupe de militaires avance à travers la jungle cambodgienne, à la recherche d'un mystérieux temple. Soudain, ils sont attaqués par des indigènes, en surnombre. Malgré leurs armes à feu, les soldats sont obligés de s'enfuir. A bout de souffle, deux d'entre eux sont alors attaqués par un serpent gigantesque. 4 ans plus tard, le contrebandier Jack Bishop se dérouille les poings dans une ruelle de Tanger, pour venir en aide à un orphelin opprimé. Lui et ses fidèles amis, Grumpy et Thunderbold Jim, accueillent ainsi le jeune Riton au sein de leur équipage d'aventuriers. 6 mois plus tard, un messager monte à bord du Lucky Lady, le bateau de Jack, en mouillage dans le port de Hong-Kong. Il lui remet un courrier de la part de son ami Chen Wui. A l'intérieur, ce dernier l'invite de toute urgence à le rejoindre, pour partager avec lui la découverte d'un objet, « source d'une incommensurable richesse ». Mais c'est trop tard : la même nuit, Chen Wui est assassiné dans sa boutique de Saïgon. Lorsque Jack apprend cela en arrivant quelques jours plus tard, il questionne le commissaire français local. Mais l'entretien tourne au vinaigre et Jack se débrouille finalement seul pour mener l'enquête. En catimini, de nuit, sur les lieux du crime, il remarque que Chen Wui a tracé sur le sol un message à son intention, avec son sang : « Morloch ». Il en déduit qu'il faut chercher dans un célèbre roman d'H.G.Wells. Effectivement, dans la bibliothèque, il déniche un talisman ainsi qu'une carte qui indique l'emplacement d'un temple khmer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça a les allures de la série B, l'odeur de la série B... et C'EST une série B ! Sous la houlette du trio infernal Chapelle-Marniquet-Chanoinat, les aventures de Jack Bishop enfoncent toutes les portes ouvertes de la grande aventure exotique fantastique, à en faire pâlir de jalousie Chuck Norris et Alan Quatermane. Néanmoins, pour peu qu'on soit prêt à s'engager dans ce type d'aventure qui ne réclame guère beaucoup d'espace de cerveau disponible, on passe un agréable moment de délassement. L'exotisme est au rendez-vous, les rebondissements sont rythmées, nombreux et jouissivement grand-guignolesques : un pur nanar qui comblera les amateurs de second degré. Le titre populo, les rebondissements hénaurmes (sic), la dégaine sur-jouée du héros indestructible, fils caché de Sylvester Stallone et de Robert Mitchum : tout converge vers la parodie cabotine, de manière plutôt sympathique. Les répliques sont également exquises dans le registre (quand Jack balance une mandale, il dit « J'espère que tu as un bon dentiste »)... on entendrait presque les rires pré-enregistrés ! Quelques vieux lecteurs occasionnels se laisseront piéger par la maquette et le style du dessin, croyant Hergé et Jacobs ressuscités (y'a même le dos rond jaune). Car à quelques petites erreurs de proportions près, Frédéric Marniquet a pas mal réussi son imitation de ligne claire : les décors sont variés, les cadrages et le découpage s'ajustent à la limpidité linéaire de l'ensemble. Un mystère demeure toutefois quand à la réelle intention parodique de la série...