L'histoire :
Dans une série de courtes histoires, Massimo Rotundo explique le destin sulfureux de personnages attachés aux plaisirs de la chair : Baudelaire écrivant un poème enflammé pour Jeanne Duval, les débuts érotiques des tableaux de Picasso, le destin tragique de deux parfaits amants, de grands hommes s’initiant aux plaisirs décadents, l’intrusion de l’érotisme dans le cinéma, la barbarie sexuelle et sexiste d’hommes virils, la terrible famille de Mona B. et ses plaisirs interdits, la vie secrète d’une aristocrate frigide et de son chien musculeux, les expériences sexuelles d’autres pays… Autant d’expériences de l’amour et du plaisir : « Mes femmes de papier ? Oui, les maîtresses idéales »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette belle intégrale réunit toutes les histoires sensuelles et diablement amorales du maître du fumetti italien, Massimo Rotundo. Versé dans la création pour adultes, Rotundo place avec vigueur le sexe dans… l’art ! Nourri de références artistiques de tout poils ( !), Massimo est un connaisseur de la grande culture : Les fleurs du mal côtoient Les Contes d’Hoffman sous un air de Chopin. Entre deux fellations, résonnent les vers sublimes de Baudelaire, les textes crus de Sade. Picasso trouve son art dans des tableaux étranges et une vie dissolue, tandis qu’un ami de Douglas Fairbanks s’essaie à un cinéma d’un genre spécial. Tous les personnages de Rotundo sont souvent des gens raffinés et élégants, intelligents et cultivés, au langage poétique et fleuri mais aux mœurs totalement sulfureuses. C’est que Rotundo prône le plaisir à tous les étages : plaisir de la bonne chair tout en s’adonnant aux plaisirs de la chair et découverte de la passion et des expériences interdites. Le sexe est synonyme de liberté et d’enrichissement (au même titre que la connaissance des arts et des grands génies) et on se doit de s’y laisser prendre sans compter : à ce titre, une préceptrice enseigne l’art des fruits défendus à trois sœurs ingénues… L’époque fétiche de Rotundo est celle du début du XXème siècle et ce bouillonnement de la vie artistique et de la libération de la sexualité qu’on appellera donc la « Belle Epoque ». Le dessin de Rotundo est terriblement stimulant et allie élégance du trait et plans osés. Son noir et blanc et son jeu de contraste rappelle Magnus. La beauté enchanteresse et vénéneuse de ses femmes sont proches de celles de Manara. Certaines planches sont surchargées d’ornement et rappellent des tableaux baroques et sensuels… Le sexe est aussi une libération d’esprit : les phallocrates doivent faire face à l’avènement de la femme : les mentalités évoluent en même temps que les mœurs… Ces petites histoires sont autant de petites trouvailles choquantes et profondément intelligentes : à ce titre, ne manquez pas le sexe vu selon les différences culturelles de pays comme l’Afrique, l’Italie ou les Etats-Unis. De véritables petites perles de finesse et de provocation en hommage à tous les plaisirs de la vie…
