L'histoire :
A Genuine city, citée méditerranéenne antique-médiévale-légendaire, le roi Léonidas est adulé par tous et à tout moment. On ne compte plus les statues et bâtiments à l’effigie de sa tête de lion et les rares serviteurs qui ont le privilège de le côtoyer se confondent en éloges pour lui être agréable. De retour en sa cité, à bord de son auguste dirigeable, Léonidas est acclamé par son peuple, donc comme il se doit. Du haut de son palais, il s’apprête à officier pour une grande cérémonie préparée par son ministre Colbert. Il lève les bras au ciel et dans un éclair, un tourbillon de lumière aussi puissant qu’éphémère, apparaît un guerrier nouveau, « formaté » pour être le meilleur et… l’adorer ! Léonidas le baptise Polak et le teste immédiatement : « tue moi ». Le jeune homme athlétique, à peine éveillé, se demande ce qu’il fait là : il lâche le couteau qu’on lui a mis dans la main et s’incline devant son maître. Apparemment, le « formatage » a réussi… Leonidas en fait donc son garde du corps personnel et il se dirige en cortège cérémoniale vers les arènes, pour un test autrement plus difficile : il jette Polak au milieu des gladiateurs, face à son champion incontesté, le redoutable Pitt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré les apparences, cette nouvelle série n’appartient pas uniquement à l’heroïc-fantasy ou aux mondes de légendes, mais aussi à la science-fiction pure souche, option cyber. Les indices jonchent les premières pages (formatage, disparition, commandes au poignet…) et il faut attendre le dernier quart de cette mise en bouche pour en avoir la confirmation : Genuine city est en fait un gigantesque monde virtuel dans lequel évoluent diversement des joueurs et des avatars programmés, un monde dominé par un tyran à tête de lion qui a instauré un culte ultime de sa personnalité. Les plus rompus aux univers de fantasy trouveront, à travers ce biais original, matière à se réconcilier avec les scénarios pré-machés du genre. Ici point de quête ou d’élu : on est pour le moment confronté à la toute-puissance d’un monarque narcissique et sans doute aux prémices d’une cyber-révolte (comme dans Matrix ?). Il faut attendre d’en lire plus pour le découvrir, mais d’ores et déjà l’auteur Igor Dedic (aux manettes du scénario ET du dessin) a gagné sur le plan de l‘ouverture surprenante. Il conquiert également une victoire dans le domaine graphique : mâtiné d’antiquité, l’univers de légende mis en place est de toute beauté, détaillé, peaufiné, et colorisé avec beaucoup de contrastes par Mathilde Danton. A découvrir !