L'histoire :
De chez lui, Giuseppe Bergman décide que le moment est venu de partir vivre la grande aventure. En effet, il annonce à sa compagne que c’est lui qui a été choisi par une maison de production pour vivre l’aventure. Finies les règles à suivre, fini de subir la loi des autres. La vie de Giuseppe n’appartient qu’à lui, et il a bien l’intention de la vivre cette aventure. Le lendemain, il quitte sa compagne pour se rendre chez le Producteur. Mais avant cela, il récupère une lettre de convocation par un juge. Dur rappel à la réalité ambiante qu’il veut justement fuir à jamais. Plus rien ne peut l’arrêter, maintenant, car il a pris la décision de vivre l’aventure. Quelques instants plus tard, Giuseppe arrive chez le Producteur. Celui-çi le reçoit et lui explique alors pourquoi il a été choisi, quelles sont les modalités à suivre et ce qu’il attend de lui. Giuseppe a carte blanche, en fait, pour vivre sa grande aventure. Il faut qu’elle soit captivante, mirobolante pour que ceux qui vont la suivre puissent s’évader complètement des problèmes quotidiens. Afin de bien la démarrer, le Producteur confie un guide à Giuseppe, qui se nomme HP, et qui l’attend à Venise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Drugstore poursuivent leur travail de réédition des BD de Milo Manara, commencée en 2009. La grande particularité de Giuseppe Bergman, au sein de l'œuvre de l'artiste transalpin, c’est qu’elle n’est pas érotique. La série raconte l’histoire d’un homme ordinaire, voire ringard, qui souhaite changer la monotonie de sa vie quotidienne en partant vivre une « grande aventure ». L’histoire n’en devient alors pas moins très surprenante, car Giuseppe ne sait pas comment démarrer son aventure. Il va la subir ou du moins vivre quelque chose qu’il ne réalise pas, comme étant son aventure, comme il l’a souhaitée. Ainsi, de Venise jusqu’au confins du fleuve Orénoque, il subit moult situations étranges et désinvoltes. Manara nous entraine dans une histoire plus étrange que divertissante, qui surprend à chaque page. Son héros subit une histoire qui tourne presque au cauchemar, avec des rencontres de personnages plus étranges les uns que les autres (dont le mentor HP, initiales de son grand ami Hugo Pratt). Le final est encore plus surprenant, d’ailleurs... mais on en dira pas plus. Le noir et blanc réaliste et élégant de Manara accompagne fidèlement cette aventure avec une fluidité remarquable.