L'histoire de la série :
En 2055, les extraterrestres Drach envoient leurs droïdes sur Terre pour exterminer l’humanité. C’est un succès. Toutefois, les humains ont pris soin d’enterrer des embryons au sein de « ruches » high-tech, programmées pour se réveiller et repeupler la planète lorsque viendront des jours meilleurs. 400 ans plus tard, des ruches se réveillent et des enfants se rééduquent et grandissent avec l’aide d’intelligences artificielles nounous. Mais à l’extérieur, des sentinelles particulièrement tueuses veillent dans les ruines…
L'histoire :
Dans une ville de Washington post-apocalyptique, où la nature sauvage a repris ses droits… Un enfant git tapi, atone et terrorisé, dans un recoin d’un blockhaus souterrain high-tech, ravagé par une attaque récente. Le système informatique central beugue, délivrant en boucle l’heure de l’intrusion des « sentinelles » : 11h46. Ecœuré par le sang et la destruction, le gamin s’enfuit. 5 ans plus tard, Deyann, c’est son nom, a survécu à l’extérieur en autarcie. Son territoire de chasse est désormais New-York en ruine, tout aussi désolée et sauvage. Sans le savoir, il est alors repéré par un groupe de jeunes gens, au moment même où il subit l’attaque d’une sentinelle : une créature robotique insectoïde sort de terre, l’assomme et l’embarque. Le groupe se dispute alors la décision d’intervenir. Partisane de cette solution, Léa pénètre finalement dans le repère des sentinelles – un tunnel souterrain – avec son frère jumeau Gabriel. Ils neutralisent l’accès, retrouvent Deyann inconscient au milieu d’une « gare » de sentinelles désactivés et ils le ramènent à leur « ruche ». Un vif débat s’engage alors dans cette base souterraine, quant à l’irresponsabilité d’un tel acte. A une très faible majorité, un vote décide de soigner et d’intégrer le jeune homme, qui s’éveille, légèrement amnésique. Pour le remettre dans le contexte, l’intelligence artificielle de la base lui passe donc le film de l’implacable invasion extraterrestre qui eut lieu il y a 400 ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une impression, ou l’anticipation est un créneau un peu délaissé, ces derniers temps, dans le 9e art ? En tous cas, ça fait du bien de voir ressurgir la bonne vieille idée de l’humanité à rebâtir, au sein d’un scénario qui tient la route et le lecteur en suspens. Seul maître à bord de son œuvre, Alain Janolle s’affranchit enfin du scénariste bicéphale Ange (avec qui il a œuvré sur Babel et Némésis) et il sait y faire pour nous appâter. Sur les premières pages, on est lâchés dans un contexte inconnu mais angoissant. C’est post-apocalyptique, c’est sûr, le sénat américain ravagé est là pour en témoigner. On accepte donc les évènements tels qu’ils viennent, avant d’être mis rapidement au parfum, par l’intermédiaire astucieux de l’amnésie d’un personnage, à qui il faut tout expliquer. Le topo : une invasion alien a (presque) décimé l’humanité ; battue d’avance, celle-ci a donc planqué dans différentes bases cachées, appelés « ruches », des milliers d’embryons fécondés, laissant à des IA le soin de les réveiller pour des jours meilleurs : c’est le projet HOPE. Or voilà : les aliens ont prévus un plan B… Cette mise en bouche se tient très bien : pas de temps mort, rien d’inutile, un rythme impeccable, un débat sur la nature humaine en prime, et une ligne graphique cohérente, qui ravira les fans de SF. Les aliens mi-organiques mi-robotiques font penser aux bestioles de Starshio troopers. La SF étant visiblement son genre de prédilection, Janolle maîtrise aussi les décors high-tech (l’intérieur des bases) et les jolies ruines urbaines (le reste). Une série qu’il sera agréable de retrouver pour le second tome…