L'histoire :
1988. Un groupe armé d’interventions spéciales effectue une opération commando à hauts risques sur le site turque du temple des argonautes. La récupération de la mythique toison d’or tourne au carnage, dès lors que des hordes de satyres agressifs apparaissent… 20 ans plus tard, la jeune et fringante Cathya Mac Findly, bardée de diplômes en mythologie et spécialisée en contes et légendes, décroche un poste au sein du GIC. Ce Groupe d’Interventions en Cryptozoologie dépend de la DGSE et a pour mission de « gérer » les apparitions surnaturelles. Le cas échéant, leurs agents en profitent pour récupérer et mettre en sureté les artéfacts magiques qui peuplent la planète. Au sein de l’unité Phoenix, Cathya doit en premier lieu sortir Vincent Goldaux de l’asile l’aliénés où il est interné. Car Vincent est ce qu’on appelle une « Oreille d’or », c'est-à-dire qu’il est un récepteur sonore, lorsque des entités mythologiques sont sur le point d’apparaître. En fonction de la définition qu’il donne à la vibration ressentie, une formule magique adaptée et contenue dans un grimoire permet ensuite à Cathya de matérialiser la créature qui l’émet, pour mieux la combattre. Leur première mission de terrain les mène en Ecosse, où ils doivent récupérer la légendaire épée Excalibur qui se trouve aux mains du puissant Arawn, le seigneur des ténèbres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Faut-il être rôliste (joueur de jeux de rôles) pour pondre un scénario pareil ? Le commando d’élite qui mène ici les débats est un groupe de chasseurs de démons et de créatures issues des moult contes et légendes de la planète. Les « ghostbusters » des mythologies du monde, mais à notre époque, en quelques sortes. Le schéma narratif est récurrent : une fois rendu sur un site mystique, l’un des héros « entend » (forcément) un son et l’identifie ; l’autre compulse son bottin des monstres et déniche la formule précise qui permet de le faire apparaître… Dès lors, tout ce petit monde se livre à des combats dantesques, genre démesurés et spectaculaires, avec des éclairs de lumières, de la fumée et des parasites griffus qui bondissent un peu partout. Les missions sont suicidaires, car hormis la finalité de leurs objectifs, les humains n’ont pas de véritable plan d’action et pas plus d’arme adaptée. Or c’est bien connu : les mitrailleuses, même dernier cri, ça ne risque pas de faire sourciller le moindre monstre issu des limbes fantastiques. Heureusement, les entités ne sont pas toutes maléfiques et certains alliés aident nos héros humains. Enfin, le périmètre de toutes ces aventures reste tout de même assez nébuleux… et donc pratique pour la suite. L’univers et le scénario mis en place par Eric Pailharey servent surtout de prétexte à Fred Vignaux pour montrer toutes les facettes de son joli coup de crayon. Paysages féeriques, monstres cornus et champs de batailles apocalyptiques n’ont pas de secret pour le dessinateur, qui livre moult séquences de chaos et de furie, avec des plans larges plein de détails (aouch, ça dépote). Bref, à défaut d’être tout à fait indispensable, ce premier tome est divertissant et enluminé avec talent.