L'histoire :
Une femme trentenaire, pulpeuse, sexy, classe et élégante, connue sous le nom de Contessa, vient de voler une couronne dans un musée florentin, dont la presse internationale s'est largement fait l'écho. Pas d'effraction, juste une signature, un flacon de parfum signé la Contessa. Une manière d'informer la planète qu'elle est une voleuse de haut-vol, avec sa combinaison moulante en cuir noir. La voilà désormais sur un bateau de croisière où s'est réunie la jet-set du monde entier. Elle y retrouve Snake, un copain de braquage. Les deux camarades sont sur le bateau pour une raison simple : 15 millions de dollar de prize money seront attribués au vainqueur du tournoi de poker organisé sur le yacht... et les 15 millions sont sur le bateau. Un bateau protégé comme la prison de Guantanamo... Problème : Snake et la Contessa convoitent le butin et, à deux sur le coup, il y en a un de trop ! Chacun le sait. Peu importe, le Snake, cerveau du casse, a réuni une équipe de choc pour le braquage du siècle, avec à la clé 15 millions de dollars à se partager. Et la Contessa ne fait pas partie du plan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Changement d'ambiance et de décors pour Didier Crisse, scénariste habitué aux récits de fantasy (L'épée de cristal, Atalante). Avec La Contessa, Crisse s'essaie au récit de cambriolage à la Arsène Lupin, dont la guest-star n'est autre qu'une femme pulpeuse et mûre, sorte de Catwoman des temps modernes. Côté scénario, la BD propose un braquage très classique dans son organisation et son déroulement ; un peu moins en ce qui concerne son décor : pas moins de 15 millions de dollars sont promis au vainqueur du tournoi de poker organisé sur un luxueux bateau de croisière. Problème : l'ensemble, trop référencé, rappelle bien souvent des films commeOcean's Eleven ou Ocean's Twelve (voir la scène d'introduction et le déroulé du casse). Autre problème : l'apparente fluidité du scénario cache mal certaines incohérences : a-t-on déjà vu 15 millions de dollars, une prison et une statue de grand maître italien réunis sur un même bateau de croisière ? De même, d'autres passages laissent circonspects et empêchent une complète adhésion (comment la Contessa introduit-elle son costume de voleuse dans le bateau, malgré les fouilles?). Au-delà de ces défauts, l'histoire se lit avec plaisir, même si elle ne révolutionne pas le genre : les personnages sont bien campés, la Contessa nous charme et le rythme est soutenu, sans oublier le cliffhanger final plutôt efficace. Visuellement, on reste là encore sur notre faim. Si les décors sont travaillés et les couleurs adaptées, l'impression d'un dessin un peu sommaire revient souvent. Bref, dans une ambiance chic et choc, voilà au final une histoire plaisante et bien construite, agréable à la lecture mais trop conventionnelle pour séduire réellement.