L'histoire :
Snake et ses trois acolytes ont été arrêtés pour leur casse foireux sur un yacht de luxe où se déroulait un important tournoi de poker (ils piquaient sans le savoir des billets de banque factices). Ils ont en effet été doublés par « la Contessa », une voleuse professionnelle de haut-standing, qui joue admirablement de ses charmes pour entuber son monde. Ils bénéficient pourtant aujourd’hui d’une remise en liberté inattendue, soumise à un curieux rendez-vous dans un hôtel de Pékin. Ils y retrouvent… la Contessa, alias Sophia, qui a payé leur caution, parce qu’elle a besoin d’eux pour un nouveau coup ! Elle veut dérober les « Larmes du Condottière », un incroyable collier créé sous la Chine médiévale, composé de 257 perles, 2115 brillants et 30 rubis. La légende veut que le bijou soit frappé d’une malédiction… et effectivement, toutes les femmes qui l’ont porté sont mortes de mort violente. Le casse ne sera pas aisé : le collier est sous haute garde au beau milieu de la Cité interdite. Mais Sophia a tout prévu : elle négocie avec la mafia locale un plan des antiques canalisations d’égout et trouve la faille la plus proche avec le réseau moderne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La contessa semble s’inscrire dans la durée, empruntant la lignée des films Ocean’s Eleven ou de la série-concept de Delcourt le Casse. Au centre de l’intrigue, la classieuse et sexy « Contessa » tient de nouveau le premier-rôle : elle séduit, prévoit, dirige, la plupart du temps avec un indécent sourire dilettante… voire une touche de condescendance qui ne joue pas en sa faveur. Pour étoffer son univers, le scénariste Crisse lui accorde une petite part d’ombre (qui était donc son époux ?), qu’il sera nécessaire d’éclaircir dans les tomes à venir. Dans son sillage, les acolytes qu’elle « utilise » sont les mouches du coche ; en plus d’un soutien logistique docile, ils apportent leur content d’humour et de légèreté, au travers de leurs vannes caustiques. En outre, vous comprendrez par bribes ce qui faisait défaut au précédent tome : l’explication finale du casse sur le yacht. Et ce rappel semble s’inscrire comme un mécanisme réitéré : en contrepartie, la totale lumière sur les faits de ce tome 2 dépendra aussi du tome 3… Une fois ces points soulignés, ce second tome se situe, narrativement parlant, au même niveau que le premier : sans prétention, divertissant, professionnellement réalisé… peut-être juste un poil trop léger pour emballer pleinement. La psychologie des personnages (souvent accessoires), demeure tout de même effleurée. Il en va de même pour le dessin semi-réaliste d’Herval : pro et propret, dans tous les registres, mais très académique, ou impersonnel. L’artiste a pourtant du talent, il lui manque sans doute quelques coudées franches…