L'histoire :
Par la « grâce » d’un pacte passé avec le démon Baphomet, Louis XVII, prince héritier et Dauphin de la couronne de France, est devenu son arme froide la plus impitoyable, un chevalier des ténèbres. Dénué de toute humanité, il se nourrit des âmes noires de ses victimes afin d’apaiser sa souffrance et assouvir sa vengeance sur les humains. Mais cette vengeance apaisée n’empêche pas de faire croître sa souffrance. Et si le maître des enfers, Baphomet, l’avait trompé afin de servir ses propres desseins et contrer une malédiction vieille de plusieurs siècles ? Alors que Louis se relève péniblement des décombres de l’explosion, le sorcier Ikarius, avant de succomber, lui révèle une partie de la machination. Au port d’Anvers, son fils Karl Hans Krübber, aidé du démon Kumo, récupère la porte de Baphomet pour le compte d’un bien étrange client. Louis réalise alors qu’il est manipulé, et décide de mettre bas les masques. Mais son fils meurt dans ses bras, alors qu’il découvre que le responsable de ce chaos est celui qu’on surnomme le chevalier à la croix...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dénouement de ce diptyque fantastique dépasse dans l’originalité le premier opus. Maxe l’Hermenier donne corps et vie aux émanations de son esprit débordant. La richesse du récit et des informations distillées par le scénariste auraient mérité un tome supplémentaire. En effet, la complexité du scénario nuit parfois à la compréhension de l’histoire, malgré un cheminement éclairé par l’Hermenier. On aurait également souhaité un développement plus soutenu des protagonistes secondaires, tels Karl Hans Krübber, le fils du Dauphin – un vieillard appelant « père » un jeune homme ! – la caste des sorciers et leur monde parallèle, ou encore, et peut-être surtout, le grand maître des templiers, Jacques De Molay. Il y avait non seulement matière à exploiter toutes ces pistes, mais elles auraient aussi éclairé la narration d’une lumière bienvenue. De même, on regrettera que les deux siècles de vie du Dauphin, avec l’évolution de sa personnalité toute en contradictions et certitudes, n’aient pas été plus illustrés. Graphiquement, le trait fin de Brice Cossu, qui avait déjà fait ses preuves dans Paradis Perdu Psaume 2 (et de quelle façon !) est bluffant, avec une mise en couleurs alternant judicieusement clarté et noirceur. Le seul bémol réside dans une confusion manifeste entre divers personnages, parfois difficilement identifiables. Il n’en reste pas moins que ce diptyque est passionnant et réussi.