parution 15 juin 2011  éditeur Drugstore  Public adulte  Mots clés Erotique

Les Onze milles verges

Un riche roumain explore l’Europe et multiplie les aventures sexuelles expérimentales. Un roman pornographique choc superbement mis en images par Liberatore.


Les Onze milles verges, bd chez Drugstore de Liberatore
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Drugstore édition 2011

L'histoire :

A Bucarest, il fait bon vivre. Le jeune Mony Vibescu est issu d’une famille très riche. Son grand-père est hospodar, l’équivalent de sous-préfet en France. Pour simplifier son titre et le rendre moins grotesque, il se fait appeler « le Prince ». Il rend alors visite à un ancien ami, le vice-consul de Serbie Bandi Forniski. En montant l’étage, il découvre Bandi nu, qui se livre aux plaisirs charnels avec une belle Monténégrine, Mira, et deux autres femmes tout aussi plantureuses. Le vice-consul est plein de vices et invite le prince à prendre du plaisir lui-aussi. Toné et Zulmé sont deux grandes coquines. Elles jouent avec leurs corps et le sexe de Mony. Celui-ci finit par pénétrer Mira et jouit rapidement à force de mouvements saccadés et passionnés. Cependant, le vice-consul n’a pas fini son amusement et veut prendre du plaisir avec le prince. Celui-ci refuse car il ne supporte plus les rumeurs qui le poursuivent sur la liaison qu’on lui prête avec le vice-consul. Pourtant, ce dernier devient violent et brandit un revolver sur la tempe de Mony, qui doit alors obéir à tous ses désirs et caprices. Dès le lendemain, le prince écrit à Bandi et lui fait part de sa décision : il quitte le pays, lassé des débauches que lui propose son partenaire. Il se rend à Paris, ville qu’il a toujours secrètement portée dans son cœur. C’est le début d’un long voyage et d’une longue exploration des plaisirs…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Initialement, le sulfureux roman Les onze mille verges a été écrit en 1907 par un auteur inconnu qui n’a signé que de ses initiales G.A. Même si le doute subsistait à l’époque, le roman est aujourd’hui bien attribué au fameux poète Guillaume Appolinaire. Drugstore remet au goût du jour ce livre en conviant Liberatore pour l’illustrer. La rencontre entre le polémique auteur de Ranxerox et le non moins choquant roman promet de faire des étincelles. A la lecture de l’ouvrage, on assiste à une véritable descente aux enfers des plaisirs et des désirs sexuels. Dans une sorte de documentaire du sexe, Appolinaire tente de rendre compte de toutes les pratiques possibles et imaginables (et même celles que vous n’aviez jamais osé imaginer). On passe ainsi très rapidement des pratiques classiques des différentes positions (acrobatiques ou pas), à la pédérastie, pour finir par des scènes d’orgie invraisemblables. Vibescu, sorte de Christ de la pornographie, va tester tous les plaisirs sexuels en offrant son corps et sa verge en pâture au genre humain. Ainsi, il va très vite s’intéresser aux vieilles femmes puis basculer dans des pratiques de plus en plus violentes. Eros et Thanatos, l’amour et la mort, s’accouplent souvent dans des scènes de plus en plus dérangeantes. Ainsi, le violent Cornaboeux, partenaire de Mony, adore faire couler le sang en même temps que sa propre semence, offrant des scènes d’une violence rare et insoutenable. Les scènes de flagellation, puis de torture, s’accumulent, jusqu’à des actes de meurtres et autres décapitations. Cependant, Mony ne s’arrête pas là, puisqu’il fera aussi l’amour avec une morte ou sera fasciné par une infirmière qui prend son plaisir à copuler avec des grands mutilés de guerre. On assiste ensuite à des scènes écœurantes d’ondinisme et de scatologie. Décidément, rien ne nous sera épargné. Vous voulez encore pire ? C’est possible. Mony violera à plusieurs reprises des enfants de tout sexe, allant même jusqu’à dépuceler un nourrisson ! Cette abondance de sexe, violent et dérangeant, est évidemment à aborder de manière conceptuelle. Elle est heureusement atténuée par un style poétique magnifique. Appolinaire se délecte de beaux mots pour décrire des scènes de plus en plus horribles et l’anatomie humaine devient un terrain à métaphores des plus sublimes. On se demande donc comment Liberatore a fait, psychologiquement, pour mettre en image un tel roman. L’artiste ne s’est visiblement pas posé de questions et offre une prestation exceptionnelle. Collant à la violence barbare du texte, son trait est rugueux et âpre, mêlant sensualité et horreur. Jouant sur les poses sensuelles de ses personnages, l’auteur a ajouté des détails de plus en plus chocs, provoquant à la fois le désir et la répulsion. Les couleurs sont feutrées et rappellent le rouge des sens qui s’échauffent est proche du sang qui coule. Le tout est magnifiquement travaillé, tout en ressemblant à un croquis de nus. Une œuvre diabolique dont on ne ressort pas indemne.

voir la fiche officielle ISBN 9782723480635