L'histoire :
Nicolas Kéramidas s’est toujours connu avec une cicatrice sur le torse. Quand il était petit, il passait son temps à la montrer à tout le monde et alimentait une légende : il avait été opéré pour se faire retirer une bille ! Ce qui suscitait des interrogations et des débats sans fin. Jusqu’à ce qu’il apprenne la vérité : nulle bille avalée, mais une pathologie beaucoup plus lourde. Une tétralogie de Fallot, ou maladie du sang bleu. Un peu comme un super pouvoir. Hulk n’est plus vert mais bleu… mais Nicolas se rapprochait davantage d’un petit schtroumpf ! Grandir avec cette maladie n’a pas beaucoup changé sa vie. Des visites annuelles et régulières chez les praticiens le confortaient dans le fait que tout allait bien. La vie a suivi son cours… Tout a basculé un dimanche de janvier 2016. Lors d’une partie de foot en salle, son cœur s’emballe et ne veut pas se calmer. De retour chez lui, il contacte les médecins qui le suivent depuis des années. La réponse est immédiate : il doit passer de nouveaux examens…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu pour son dessin d'Alice au pays des singes, Tykko des sables ou Mickey’s craziest adventures, Nicolas Keramidas s’appuie cette fois sur un journal de bord qu'il a tenu lors d'une hospitalisation, pour nous conter la lourde chirurgie cardiaque qu’il a subi. Il est pour la première fois seul au dessin et au scénario. Auteur complet, il nous livre ses émotions, celles de ses proches, et l’intervention en elle-même. Il parvient à nous faire ressentir la farandole d’émotions qui l’assaillent : la peur de ne pas se réveiller et donc de ne pas revoir ses proches, la joie de sortir de l’hôpital, les frayeurs de mi-parcours, les larmes longtemps contenues. Le scénario est fluide, chronologique, pour nous montrer les différentes étapes de son parcours, depuis sa naissance, jusqu’aux premières douleurs, le diagnostic qui ressemble davantage à un verdict, l’hospitalisation, les conséquences post-opératoires, la rééducation, et tout ce qui va avec. La gravité et l’anxiété qui se dégagent sont contrebalancées par un visuel tout en rondeurs, coloré, emprunt d’humour. Ce témoignage sert aussi d’exutoire et montre la résilience dont il su faire preuve pour rebondir, devenir un Nicolas Keramidas 2.0 et se projeter.
