L'histoire :
Sur son lit de mort, le roi viking Gudruun a fait promettre à sa fille Aëla d’assurer la régence du royaume d’Helluland jusqu’à ce qu’elle puisse assoir son demi-frère Aïkan sur le trône. Courageuse, intelligente et combative, Aëla ferait pourtant une reine exemplaire… Mais l’assemblée du Thing a rappelé l’intransigeance de la tradition : une femme ne peut régner sur ce peuple de fiers guerriers. Aëla s’en est donc allée à la tête d’une petite troupe de vikings, pour sauver son frère alors otage des tatars. Ce kidnapping machiavélique a été mis au point par le fourbe seigneur Tork, ennemi numéro 1 de l’Helluland. Sans roi, le royaume est plus faible et Tork aspire à s’en emparer plus facilement. Pourtant, lorsqu’Aëla obtient une audience auprès d’Oulikan, le prince des tatars, ce dernier est séduit par les nombreuses vertus de la jeune femme. Il lui propose alors un marché plutôt honnête : il lui rendra Aïkan si elle l’aide à récupérer une armure en or massif, « l’homme d’or », symbole de la gloire de son peuple, qui lui a été dérobée par des teutons. Aëla et ses hommes se mettent aussitôt en route, accompagnés par la troupe d’Oulikan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pascal Bertho et Stéphane Duval achèvent en beauté le premier diptyque des aventures de leur princesse viking. En deux tomes, ils auront certes réussi à nous présenter un cadre historique séduisant et des personnages attachants. Mais ils auront également livré une aventure pilote dense, riche en action et en suspens, en outre bâtie sur des rapports psychologiques crédibles. Chapeau ! Sur un scénario de Bertho habilement rythmé, Duval met le tout en relief avec maîtrise et lisibilité. Certes, les amateurs de trames politiques complexes trouveront tout cela assez consensuel : tout est bien qui finit (trop) bien. Mais les auteurs s’emparent des clichés d’un genre bien balisé (ah les vikings, leurs haches, leurs drakkars et leurs invraisemblables systèmes pileux…) pour le renouveler avec succès. Ce faisant, ils en font un divertissement grand public qui remplit parfaitement sa vocation : une nouvelle héroïne est née. A part un petit péché d’orgueil, ce qui est la moindre des choses quand on est viking ET héros, Aëla est vertueuse comme ce n’est pas permis, et dispose en outre d’atouts physiques non négligeables. Elle termine ce premier diptyque au parangon des honneurs politiques et militaires… parions que les prochaines aventures insuffleront une dose plus importante de romance.