L'histoire :
Depuis quelques semaines, une harde de sangliers cause des dégâts particulièrement destructeurs au sein du royaume viking d’Aëla. Eyrik, un fermier agacé de découvrir son champ de blé une nouvelle fois dévasté, décroche son arc et entame une traque. Surpris et bousculé par une bête, il dévale une forte pente et atterrit dans un village en ruine. Au beau milieu, il trouve un homme, nu et recroquevillé sur lui-même. Il le recueille, le soigne et lui donne le nom de Bjorn, car le mystérieux individu semble être amnésique. Il ignore que le jeune homme joue un rôle et qu’il est animé de viles intentions. Il est en effet le véritable maître de la harde, emmenée par un sanglier gigantesque pourvu de dents et de grès démesurés ! Bjorn est en fait le fils d’un ancien rival du roi Gudruun, père d’Aëla, qui s’était pris jadis pour un envoyé de Thor, allant jusqu’à lever une armée pour contester son trône. A l’aide de son regard perçant, Bjorn envoûte et hypnotise presque Eyrik, l’obligeant à le mener auprès d’Aëla. Cette dernière vient en effet juste de faire profiter ses sujets d’une nouvelle loi, qui leur permet de venir lui présenter leurs doléances. Or, la loi du Thing réclame également qu’elle se marie au cours de sa première année de règne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième épisode des aventures de la reine viking n’est pas le plus réussi, à tous niveaux. Voilà en effet notre héroïne qui doit faire face à la vengeance ancestrale du fiston d’un ex-rival de son paternel (il revient et il n’est pas content !). Le tout est accompagné d’une sauce forestière un peu tarabiscoté (le sanglier géant), et d’un filtre d’amour tout aussi peu crédible. Les invraisemblances scénaristiques sont légions : comment Bjorn manipule t-il son monde exactement ? Comment a-t-il apprivoisé le sanglier géant ? Comment est-il possible que son village n’ait pas été rasé ou, au moins, ne soit pas connu des habitants alentours ? Sans compter nombre de commodités narratives : Aëla tombe d’emblée amoureuse sans véritable raison (il est hideux et banal) et au final prend conscience trop facilement de son erreur ; Irduin est sauvé par son père dans des conditions providentielles… Bref, on a connu Pascal Bertho mieux inspiré (Chéri-bibi !). En écho à cette petite forme narrative, le dessinateur Stéphane Duval livre un « premier trait » qui aurait mérité d’être affiné. Les visages sont souvent déformés, étirés, surtout de loin. On se console en se disant qu’il était sans doute nécessaire de trouver un moyen de rapprocher Aëla de son prétendant légitime… et qu’à présent que cela est fait, on va pouvoir passer à autre chose.