L'histoire :
Contrairement aux autres enfants de son âge, Agathe n’a pas peur des monstres. En fait, elle s’imagine qu’elle est elle-même un monstre depuis qu’elle est obligée de contrôler régulièrement son insuline : Agathe a du diabète. La nuit, de nombreux monstres virevoltent pourtant dans l’air, à la recherche d’enfants à terroriser : c’est tellement bon de boire leurs larmes, hin hin hin ! Agathe les appelle, même, pour se faire des copains… Or, une nuit, cela fonctionne ! Un corbeau fantomatique sort du plafond et lui propose de le suivre. Sans hésiter, Agathe sort de la maison et marche jusqu’à un vieux manoir, suivie par son chat Trévor. Dès qu’elle a franchi la grille, la nature est toute bizarre et Trévor se retrouve doté du don de parole ! Elle ignore encore qu’elle est en train de tomber dans un piège tendu par maître Zénon, un ectoplasme qui change en statue de glace tout ce qu’il touche. Avec l’aide d’un professeur fou, le docteur Moons il veut percer les mystères du cerveau d’Agathe, qui l’a créé au moment où elle l’a rêvé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le point de départ de cette nouvelle série réservée au jeune public tourne autour de l’acceptation de sa propre différence. Ici, Agathe est diabétique et elle en a honte. Pourtant, ce sujet sensible n’est pas mis en avant outre mesure. La maladie n’est ici évoquée qu’afin de bâtir un scénario débridé et loufoque. Le principe général du récit mis au point par Vincent Zabus ne paraîtra pourtant guère original à tous ceux qui connaissent le film d’animation Monstre et Compagnie. Ici aussi les monstres se nourrissent de la peur des petits ; ici aussi leurs tactiques habituelles d’épouvante se heurtent au regard d’une jeune héroïne qui ne les craint pas. Débridé et fantaisiste, le dessin malicieux et stylisé de Valérie Vernay s’accommode de couleurs modernes, violettes ou vert fluo. Si ces aventures fantastiques sont rythmées et empruntent le ton bon enfant idoine, la trame n’est pourtant pas toujours très limpide… en tous cas pour les plus vieux lecteurs (donc hors cible ?). Entre les ellipses et les digressions, on perd parfois le fil du récit, sans compter quelques rebondissements tirés par les cheveux. Certes, les enfants n’en teindront pas rigueur et retiendront surtout le coquin de sort qui s’acharne sur ce pauvre Trévor, le chat qui collectionne les mandales…
