L'histoire :
Le professeur Gaïl Llewelyn a eu le grand privilège d'être choisi pour présider le comité d'experts mandaté par l'ONU, chargé d'établir la vérité sur l'existence des Alter Ego. Depuis que la découverte a été rendue publique, le monde est en effet partagé entre ceux qui y croient, ceux qui rejettent l'idée en bloc et ceux qui se sont déjà organisés pour en exploiter le potentiel. Des soupçons d'influences politiques pèsent sur le scientifique canadien, qui proviendraient de l'entourage du président américain Mendez soumis à une commission d'enquête sénatoriale. Llewelyn est lui-même a priori sceptique. Son état d'esprit au départ du vol vers Singapour est de démontrer l'absence de preuves scientifiques qui démontreraient le lien immatériel, mais vital, qui unit des personnes nées au même instant. Ce charmeur patenté amateur de jolies femmes se réjouit également d'être accompagné, pour ce séjour, de sa ravissante assistante Pia, avec qui il partagera ses nuits d'hôtel et les bains de fin d'après-midi dans la luxueuse piscine perchée au dernier étage. Mais les premières rencontres qu'il va faire sur place vont lui démontrer qu'autour de lui gravitent des forces extrêmement organisées. Et ce qu'il va apprendre va bousculer ses certitudes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On devrait ranger la série Alter Ego au rayon des gourmandises dans les supermarchés, ou ouvrir un corner spécial chez nos libraires pour en accueillir les nouveaux volumes. C'est en effet avec une impatience trépignante que l'on aborde le troisième tome de cette deuxième saison, qui apporte le dernier angle de l'intrigue qui suit la révélation au monde de l'existence des alter egos. Démarrant en trombe sur 4 pages fabuleuses relatant l'attentat subi par le professeur Llewelyn sur un pont de Singapour, il nous livre ensuite de nombreux détails sur la personnalité pas très sympa de ce scientifique. La progression du professeur dans sa conviction, qui l'amènera à un tête à tête avec Délia, la sénatrice, nous apprend beaucoup de nouvelles choses sur les forces en présence, tout en gardant totalement opaque la teneur de la révélation à venir, dans le tome de clôture de cette deuxième saison. Certes l'ampleur des découvertes du lecteur n'est pas aussi marquante que lors d'une saison 1, où tout était à découvrir, mais Pierre-Paul Renders et Denis Lapière ont l'habileté d'en profiter pour approfondir la personnalité de leurs personnages, qui en deviennent familiers. Lorsqu'on retrouve Délia en fin d'album, on sait à quel genre de femme on a affaire, on se met presque à la place de Gaïl, et c'est tout simplement réjouissant ! Rien à dire par ailleurs sur le travail graphique réalisé à quatre dessinateurs qui se partagent le boulot. Il est d'une efficacité à toute épreuve, d'une cohérence de style épatante. Une saga franco-belge conçue à l'américaine, haletante et accrocheuse comme une série télé bien foutue.