L'histoire :
Juin 1942. La Guardia Airport, New-York. Un DC-3 de l'US Air Force ramène les gars au pays. Ils reviennent de la bataille de Midway. Parmi eux, le capitaine Buck Danny, qui console et félicite comme il peut son copain Dickie, à qui on vient de décerner une Silver Star et qui est démobilisé du fait de ses blessures. Buck, quant à lui, va rejoindre le pavillon familial, en banlieue. A peine arrivé, il apprend le décès de son père. Une crise cardiaque, il y a quelques jours, et une brouille qui sera restée en suspens entre eux deux. Buck va pourtant profiter un maximum de la présence de son petit frère, à qui il raconte ses dogfights victorieux contre des Japs. Mais les retrouvailles sont d'aussi courte durée que la permission de Buck. Quelques jours après, le voici au-dessus de l'archipel des Salomon. Lui et les Grim Reapers, les Wildcats embarqués sur l'USS Enterprise, fondent sur des bombardiers nippons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si on faisait un petit flashback vers les 4, 5 et 6 juin 1942, en pleine guerre du Pacifique ? La mer de Corail ne compte plus le nombre de milliers de tonnes coulées. A l'époque, les américains infligent au Japon une défaite qui marque un tournant dans la guerre. Et dans l'avant-dernière case des Mystères de Midway, Buck Danny annonce à un camarade qu'il rentre à la maison. Le scénariste Yann ouvre une porte spatio-temporelle, l'épisode en question ayant été publié en 1948 et il en profite pour débarquer dans la maison familiale des Danny. C'est absolument inédit ! Bien sûr, l'action a toute sa part et Buck rempile sur le Big E, le porte-avions USS Enterprise. C'est ainsi que l'album offre un savant mélange d'action et de flashbacks dans l'enfance de Buck. On découvre donc les figures d'un père parti trop tôt et d'une mère modèle de droiture ! Le héros n'est donc pas encore accompagné du discret Tumbler, ni donc affublé du tonitruant texan Tuckson. Le scénariste peut donc se concentrer exclusivement au portait de Buck, dans une aventure solo menée tambour battant. Logiquement, Yann se démarque un peu des deux premiers albums de la série, à la limite du récit de guerre, pour adhérer à ce qui fera la marque de tous les autres albums : l'aventure ! Giuseppe de Luca, quant à lui, avait été repéré par les aéro-fans de BD avec la série Black Birds et le travail qu'il rend ici est épatant. Plutôt que de cloner Vic Hubinon à ses débuts (à l'époque d'ailleurs où Jean-Michel Charlier dessinait encore tous les engins, navires, avions...), il va à la source des auteurs qui l'ont inspiré. Avec un encrage retro mais un cadrage qui donne une grande lisibilité à chaque planche, on se régale de la beauté moderne qui se dégage de ce style, dans un courant qui fut le réalisme franco-belge. Cette aventure continuera et s'achèvera dans un volume deux, pour des origines qu'on aura sûrement plaisir à découvrir pleinement.