L'histoire :
Jusqu’alors simple soldat au sein de l’armée du Velikiistok, Alekssi Stassik a récemment appris qui il était réellement. Lors d’une sorte de pèlerinage initiatique à travers ses racines, Anika Borodine, la nièce (adoptive) de l’Impérator elle-même, lui a révélé qu’il n’était pas vraiment humain et qu’il renfermait une puissance surnaturelle dantesque… Une puissance qui serait un atout considérable pour venir à bout de l’ennemi héréditaire Ieretik, dont la civilisation s’étend au-delà de la Demarkacia. Alekssi comprend alors dans la douleur qu’il est danger pour ses proches (son frère se sacrifie pour lui). Il abandonne donc son ami Iossef et Anika – à qui il vient de faire un enfant, mais il l’ignore – pour passer en territoire Ieretik et affronter les forces occultes qui l’ont engendré. A l’aide de sa puissance psi, il repousse tous les barrages militaires, jusqu’à déclencher une explosion phénoménale au sein du plus grands des buildings. De son côté, Anika est de retour au parlais impérial. Elle y reçoit comme une révélation testamentaire de son « oncle » : elle est la fille naturelle d’Antaras. Il y a 20 ans, l’imperator avait tué de ses mains ce guerrier mythique des territoires du sud, faisant de lui un martyr légendaire, avant d’adopter son bébé. En marge de ces affaires bassement terrestres, les entités supérieures se remuent et se provoquent : la donne est en train de changer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que parait ici l’avant-dernier tome de Bunker, cette série étonnante demeure plus que jamais inclassable et surprenante. A la croisée de la science-fiction, du fantastique, de l’heroïc-fantasy, mais aussi du thriller géopolitique, Christophe Bec et Stéphane Betbeder ont pondu en détails les bases d’une véritable mythologie de guerre, partiellement calquée sur les rivalités diplomatiques de notre XXe siècle (bloc soviétique et IIIe Reich). Mais ce conflit militaire est aussi composée à la fois de luttes divines, d’invasions extraterrestres, d’hérédités révélées et de la maîtrise d’un pouvoir psi phénoménal. Mazette, rien que ça ! Surgissent aussi, parfois, au coin d’une planche, un zest de romance (entre Alekssi et Anika), voire une fine pincée d’humour (grâce au personnage de Iossef). Les encrages maîtrisés de Nicola Genzienella s’inscrivent quant à eux toujours dans la continuité de la ligne ultra-réaliste initiée par Bec himself. A l’instar des précédents volets, cet amalgame d’ingrédients se révèle fascinant et peine néanmoins à convaincre pleinement. On a le sentiment qu’il ne manque pas grand-chose à Bunker pour être une franche réussite… un cinquième tome peut-être ? En attendant, ce 4e opus emprunte une tonalité étonnamment plus mystique, au travers des palabres entre les « entités », frisant tantôt le grandguigolesque. Et pourtant sur le « plan humain », la quête de soi d’Alekssi y gagne en cohérence, en parallèle des tensions politiques entre le Velikiistok et ses ennemis, et d’une nouvelle donne intestine. Bref, c’est tour à tour palpitant, déroutant et… on attend le fin mot et l’assaut final avec impatience !