L'histoire :
Maintenant qu’il connait la puissance de ses pouvoirs, Aleksi Stassic a compris qu’il pouvait peser dans la paix entre les Ieretiks, le peuple d’où il est originaire et le Velikiistok, sous les drapeaux duquel il a servi. En compagnie du Delegat Oficir Zoltan Velikic, qui attend patiemment de s’emparer du pouvoir, il apprend à trouver ses limites, dans un désert de glace. Or vu les dégâts dont il est capable, il semble justement qu’il n’a pas de limite… Velikic lui apprend aussi qu’Anika, la fille adoptive de l’imperator défunt et fille naturelle du mythique rebelle Antaras, est enceinte de lui. Celle-ci est alors en fuite, en compagnie de Iosef, qui la protège de son mieux. Chacun de leur côté, ils vont tenter d’établir la paix : Anika en prenant contact avec le prince oriental Derleth Al-Hazin ; Aleksi en aidant Velikic à prendre le pouvoir. Cependant, l’« Ombre », l’« Être de lumière » et l’Imum, trois entités maléfiques, semblent tirer les ficelles depuis l’entre-deux-mondes. Et Yakovlev, le nouvel Imperator en place, reçoit quant à lui ses ordres d’une autre créature enflammée, depuis les sous-sols de son palais. Yakovlev permet même que cette entité rencontre des curieux extra-terrestres débarqués eux aussi pour rétablir la paix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu 2 ans et demi d’attente pour enfin découvrir le dernier volet de cette série de SF en 5 tomes assurément originale, à défaut d’être convaincante. Car en dépit du joli dessin réaliste de Nicola Genzianella, qui livre parfois des cases dantesques (l’attaque du monstre chtonien p.52), on ne s’attache pas vraiment aux personnages et on peine à calibrer le périmètre ésotérique et géopolitique de l’ensemble. L’atmosphère prégnante de guerre froide et d’empire dictatorial aura convoqué chez le lecteur nombre d’échos de notre XXème siècle tourmenté… Mais il y a aussi des emprunts aux super-héros, des navettes spatiales dignes de Star Wars et un conflit ésotérique entre forces obscures, dans un pan supérieur de la réalité… Si bien qu’on ne sait jamais à quel contexte se raccrocher pour déchiffrer cette fresque « décalée », pourvue de nombreux personnages, qu’on peut ventiler à la fois dans le registre du fantastique, de la science-fiction, de l’anticipation ou de la « war-fantasy ». Les scénaristes Stéphane Betbeder et Christophe Bec ont pondu un univers riche et complexe, qui aurait peut-être gagné en cohérence à être développé sur une cinquantaine de tomes… Hélas, le marché ne permet pas ce confort de création. Paradoxalement, ce dernier tome qui démêle toutes les intrigues en cours, est aussi le moins fluide dans sa trame narrative. Présent, flashbacks, réalité décalée, lieux multiples, pouvoirs (trop) puissants s’entremêlent en un récit torturé, un poil indigeste.