L'histoire :
En une petite journée, la vie d’Alex a totalement basculé. Il a tout d’abord été la cible d’un attentat meurtrier qui a fait 62 victimes (heureusement il est parvenu à en réchapper). Puis, lui et sa copine Elisa ont été traqués par des tueurs à la solde du commanditaire de l’attentat, qui se fait appelé « Dieu ». Ces tueurs veulent récupérer des documents informatiques cruciaux se trouvant sur une clé USB transmise par sa mère. Il apprend enfin à la radio que sa mère, un chirurgien réputé, est morte. En compulsant les fichiers de la clé USB dans un cybercafé, il a un choc : il s’agit d’une liste de donneurs et de receveurs, avec leurs profils immunologiques, en vue de greffes. Il comprend alors toute l’horreur de l’affaire : en clair, des individus très riches en attente de greffes, paient un consortium pour trouver des donneurs compatibles. Le problème, c’est qu’ils puisent dans le stock des donneurs vivants et pas vraiment au courant… La mère d’Alex semblait être l’instrument de cette machination : ce devait être elle qui prélevait les organes. Alex veut retrouver Dieu pour se venger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La différence entre un bon et un mauvais thriller réside essentiellement dans la nature de la révélation et dans les explications fournies. Si en plus de l’ambiance plantée par les auteurs, la finalité s’avère prenante, on est face à un must du genre. Hélas, le diptyque Dieu se situe un peu en aval de ce niveau. L’idée de départ est géniale et le premier tome s’avérait bien orchestré. Cependant, les dialogues ne sont toujours pas la hauteur et la révélation (qui fait froid dans le dos) arrive ici comme un cheveu sur la soupe. On aurait préféré être ballotté entre plusieurs hypothèses, avant que la chute ne soit délivrée. Visiblement, les auteurs ont privilégié l’action : faute de place entre les diverses et nombreuses courses poursuites, la mécanique d’ensemble s’imbrique de manière un peu bancale. Le dessin de Karl T. est également tributaire de la vitesse du récit, au point de perdre en fluidité. On sent que l’auteur de SCALP a été pressé (pour assurer le délai de parution ?) : les proportions des personnages ne sont pas toujours respectées, la méticulosité des scènes d’action s’effiloche au fil des planches… Malgré tout, il y a un dénouement, une logique cohérente et on prend plaisir à les découvrir. Le titre mystique et les couvertures très réussies serviront également le succès. Il s’en est fallu de peu pour que cet album soit l’un des événements de cette rentrée, décidément très riche en nouveautés…