L'histoire :
D’origine anglaise, Ethan Ringler n’en a pas moins du sang indien dans les veines, par sa mère. A la recherche de ses origines dans l’ouest sauvage américain, il mène une double vie. Officiellement, il est l’homme de main de l’homme d’affaire Van Rhinelander, sous le nom d’Ethan Springler. Dans l’ombre, il est en fait agent fédéral et infiltre l’entreprise quasi-mafieuse de ce puissant mais sulfureux patron. Après avoir assisté à une arrestation de contrebandiers sur les docks enneigés, Ethan rentre à son hôtel. Il y croise une autre résidente, la douce Caitlyn, violoniste anglaise, dont il est peu à peu en train de tomber amoureux. Le lendemain, il assiste avec toute la bande de Van Rhinelander à la présentation officielle d’un projet révolutionnaire : le moteur à quatre temps ! L’invention est de taille puisqu’elle vise à terme à concurrencer la machine d’auto-locomotion d’un dénommée Rockefeller. Cependant, l’exhibition tourne court : le moteur a été saboté. Cela est néanmoins l’occasion pour Ethan de faire la connaissance de Peter McSteernan, un jeune homme dynamique de son âge, fils de l’associé de son boss. Or, Peter est au bras de Mélanie, agent fédérale infiltrée elle aussi, mais dans le clan McSteernan… Dans les jours qui suivent, toute la bande part en « expédition de repérage » en territoire indien. Durant le voyage, Ethan se lie plus fortement d’amitié avec Peter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un p'tit western qui ne fait pas trop parler de lui, qui suit son bonhomme de chemin, et qui (parions le) sera soudainement reconnu à sa juste valeur. Car de qualités, Ethan Ringler n’en manque pas, aussi bien concernant le scénario (d’une belle maturité) de Denis-Pierre Filippi que le dessin (d’une belle maturité) de Gilles Mezzomo. Ce jeune héros crédible et complexe renferme juste ce qu’il faut de zones d’ombres pour le rendre attachant. Et les évènements auxquels il se retrouve une nouvelle fois confronté, bien que bâtis sur un châssis réaliste quasi-documentaire (l’invention de l’automobile), le tiennent en permanence sur le fil du rasoir, avec la juste dose de tension et de spectaculaire (il échappe une fois de plus « miraculeusement » à une fusillade…). Il peut être intéressant de mettre en perspective la dualité ethnique du héros et sa double-vie dans l’ouest américain… Il en va de même pour les personnages féminins, avec lesquelles il entretient des rapports ambigus… Mais avant tout, Ethan Ringler est captivant pour la tension impeccable qu’il y est insufflée et pour sa trame à la fois dense, rythmée et spectaculaire. Dans ce 3e opus, Mezzomo nous ravit en outre de superbes paysages enneigés, d’ambiances de saloon sordides à souhait et d’une gestion de l’ambiance finale d’une gravité idoine. Poignant !