L'histoire :
En pleine partie de chasse, une jeune femme se faisant appeler Mélanie Horst abat un chasseur à l’abri des regards et fait passer ça pour un accident. Juste après, elle se rend à la gare, profite du trajet en train pour se teindre en blonde, puis débarque dans la ville portuaire de Bléville sous le nom d’Aimée Joubert. Une fois ses valises posées à la « Résidence des goélands », Aimée se rend à son rendez-vous chez un notaire, Maître Lindquist. Sur place, elle se présente comme une récente veuve à la recherche d’une demeure pour démarrer une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Le charme de la mystérieuse femme fonctionne parfaitement auprès de Lindquist, qui accepte de prospecter pour elle. Il l’invite également à venir à l’inauguration de la nouvelle halle aux poissons qui a lieu le jour même et où seront regroupées toutes les personnes importantes de la ville. À l’inauguration, Lindquist présente la nouvelle venue aux nombreux habitants. Aimée fait alors la connaissance du médecin, du couple de libraires, mais aussi de Lorque et Lenverguez, les patrons multimillionnaire des entreprises L&L. Plus tard, la soirée se poursuit chez les Lorque pour un cocktail dînatoire. Lorsqu’Aimée monte à l’étage pour se rendre au W.C, elle tombe nez à nez avec le Baron Jules pissant sur les tapisseries ! Le Baron vient de sortir de l’asile psychiatrique. Tous les bourgeois qu’Aimée a rencontrés plus tôt, prétendent que cet homme est complètement fou...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après leur adaptation en BD du roman de Jean-Patrick Manchette La princesse du sang, Doug Headline (fils de l’auteur) et Max Cabanes reviennent pour une seconde adaptation de l’œuvre de Manchette : Fatale est initialement un roman publié en 1977. Ici, le récit se déroule en un seul et unique album et non en diptyque comme la précédente œuvre. On fait la connaissance d’une mystérieuse femme qui abat un chasseur, puis part s’établir dans une nouvelle ville pour une raison aussi énigmatique que son acte précédent. On découvre alors la ville, ses gens corrompus et le personnage du Baron, qui détonne au milieu de tous les autres. Une fois l’univers bien en place, l’intrigue s’emballe tout en restant floue sur les véritables intentions de l’héroïne. Il faudra vraiment attendre les ultimes pages de l’histoire (qui en contient 133) pour enfin découvrir le pot aux roses. Le scénario est intriguant et on s’y immerge facilement, même si on peut reprocher certains passages pas forcément indispensables. Aux dessins, Max Cabanes livre un travail de même bonne facture que sa première collaboration avec Headline : un trait réaliste et des couleurs nous plaçant directement dans l’ambiance, en passant du chaud au froid, du jour à la nuit, du sombre au plus léger… Un nouvel album réussi dans la catégorie Aire Libre de Dupuis.
