L'histoire :
Au moment de la présentation des équipes, juste avant un match de 16ème de finale dans la coupe de Belgique, les commentateurs insistent sur la première titularisation d’Arthur Van Hee. Ce jeune joueur vient d’être acheté par Bruges et il évoluait jusqu’alors dans la division inférieure. Il a donc intérêt à faire ses preuves très vite ! Le match commence. Sur le terrain, Van Hee prouve rapidement ses capacités dans la récupération de balles. Hélas, il se la joue très perso une fois entré dans les 16 mètres. Alors que tout le monde s’attend à ce qu’il centre pour un joueur dégagé et mieux placé, il tente d’y aller seul… et se fait tacler. La contre-attaque immédiate manque de peu d’être fatale. Puis une seconde fois, Van Hee tente la percée en solo et se fait piquer la balle. Sur le banc, le coach est fou de rage. D’autant que l’attaquant a tendance à rester dans la zone haute du terrain, à attendre que le ballon lui revienne dans les pieds, sans faire l’effort d’aller en défense. Le coach finit par faire remplacer Van Hee. Au score final, Bruges l’emporte, mais de peu : 3-2. Dans les vestiaires, après le match, Van Hee se fait sérieusement sermonner. Le soir venu, il prend sa revanche sur Playstation® et sort en boîte pour s’amuser. Le réveil du lendemain est évidemment raté… Arthur Van Hee arrive en retard au centre d’entrainement, avec la gueule de bois et un sandwich plein de frites bien grasses en main… La sanction tombe aussitôt : pas d’entrainement pour lui, mais un décrassage de 20 Km.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Arsenal FC, le FC Barcelone, l’Olympique Lyonnais et le Standard de Liège, nous voici de nouveau à la découverte d’un club de foot belge, le FC Bruges. L’éditeur de cette collection « Sport », mais uniquement centrée sur les clubs de foot, est belge, ça doit être pour ça. Hormis la devise du club « No sweat no glory » (littéralement « sans sueur, pas de gloire »), quelle est donc la plus-value de cet album-ci, par rapport à tous les autres ? Au scénario, François Maingoval ne révolutionne rien. Il met en scène un jeune footballeur prodige, mais orgueilleux et tête de mule. Au cœur du propos, son égo est un archétype. Arthur Van Hee a tendance à faire les petites conneries typiques, c’est-à-dire à jouer perso, ne pas écouter les conseils tactiques de son coach, sortir en boîte le soir, avaler de la junk-food, draguer les filles… Bref, tout ce que font les jeunes de cet âge. Sauf que dans un grand club de foot, qui évolue en première division, ça n’est pas du tout professionnel. On suit donc ici le destin sur quelques mois de ce fictif Van Hee, de ses erreurs de jeunesse à sa prise de maturité salutaire, grâce à la patience et au sens de la psychologie d’un coach. C’est-à-dire un cas d’école, qui aurait pu se dérouler dans n’importe quel club. La démonstration éducative est cela dit réussie et plutôt bien menée sur le plan narratif, même si l’auteur aurait pu insister sur la jeunesse sacrifiée de tous les footeux, contraints à être hyper professionnels à un âge où l’on s’amuse d’ordinaire. C’eut été intéressant, mais cela aurait certes amplifié le hors-sujet. Car la ville de Bruges ne sert que de lointain contexte, on voit à peine une barque sur un canal dans un coin de case. Rémi Torregrossa met patiemment cela en dessin, séquences de matchs y compris (un passage obligé, lui aussi réussi), à l’aide d’un style réaliste maîtrisé, quoiqu’académique.
