L'histoire :
Au centre culturel « Le Botanique », Benoît Renson peaufine les derniers détails de son exposition photos qui a lieu le soir même. Il apprend alors, de la gérante du centre, qu’une de ses amies d’enfance, Mady, viendra durant la réception pour discuter du passé. Le soir, tous les visiteurs souhaitent féliciter le photographe pour ses clichés pris au cœur des conflits dans le monde arabe. Mais Benoît n’a pas le temps. La seule chose qui l’intéresse, c’est de trouver Mady, son premier amour. Sachant qu’elle n’a jamais aimé la foule, Benoît traverse tout le Botanique et finit par la retrouver. Tous deux sont heureux de se revoir. Mais les retrouvailles sont de courte durée, car le photographe est très vite rappelé à l’ordre. Néanmoins, ils se donnent rendez-vous le lendemain sur la place de Bruxelles. C’est en face de la statue de Godefroid de Bouillon que se retrouvent les deux amis. Puis devant un café, Benoît et Mady se rappellent leur enfance à Bouillon et le cours d’Histoire où ils découvraient la vie du célèbre Godefroid. Durant la conversation, Mady explique à son ami que c’est grâce aux 403 jours qu’il a passé en tant qu’otage de militants palestiniens qu’elle a pu retrouver sa trace après des années de recherche. Cet évènement est encore douloureux pour Benoît qui préfère ne pas en parler... Mais Mady tente tout de même de lui montrer le bon côté des choses en lui faisant prendre conscience qu’ils ne se seraient jamais retrouvés sans cela…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours dans la collection La mémoire des arbres et en diptyque, Jean-Claude Servais s’intéresse cette fois au mythique Godefroid de Bouillon. Le personnage a déjà eu l’occasion d’être traité en BD par Sirius (L’épervier bleu, les Timour…) mais cela date des années 50. Autant dire qu’une nouvelle version est plutôt bienvenue. Afin d’éviter le recueil historique plombé d’informations et particulièrement rébarbatif, l’auteur a eu la bonne idée de mélanger la fresque historique à une histoire d’amour purement fictive. On suit donc avec intérêt l’histoire d’amour entre Mady et Benoît, à deux époques différentes. D’un côté, on découvre le début de leur histoire lorsqu’ils étaient enfant dans la ville de Bouillon et de l’autre, leurs retrouvailles à Bruxelles, 40 ans après le départ précipité du photographe. On découvre alors au fil de la lecture la raison du départ de Benoît, mais également ce que les deux âmes-sœurs sont devenues, éloignées l’une de l’autre. Durant la lecture, le récit est adroitement alterné par la vie de Godefroid de Bouillon, qui reprend à chaque fois que le couple se rappelle le cours d’Histoire de leur enfance, celui qu’ils suivaient avec un jour de différence (à l’époque filles et garçons étaient séparés dans l’enseignement). De fait, sans s’en rendre compte et sans être barbant, on apprend plusieurs informations historiques sur ce singulier personnage que la ville de Bouillon a voulu s’accaparer. Le récit est prenant et accrocheur. On se laisse facilement embarquer en attendant la conclusion qu’on pourra découvrir dans le tome 2. Le récit se termine par un dossier de cinq pages signés Claude Rappé, un spécialiste de la vie de Godefroid de Bouillon, comprenant des photos de Bouillon dont s’est inspiré Servais pour la mise en image de l’album…
