L'histoire :
Un 4x4 immatriculé CD (corps diplomatique) s’arrête à un feu rouge. Aïna, une jeune fille, profite de l’occasion pour s’échapper du véhicule. Pacifico, le conducteur, sort fissa et la poursuit jusqu’à l’épicerie de Burhan, où elle s’est cachée dans la réserve. L’épicier s’interpose, le temps que la jeune fille prenne la poudre d’escampette, par la porte de derrière. Pacifico la prend à nouveau en chasse. Elle parvient alors à trouver refuge dans une église, celle du curé Arthur. Prétextant une dispute amoureuse, Pacifico entre dans l’édifice religieux pour essayer de retrouver Aïna. Mais la jeune fille (qui parle le swahili) ne veut pas obtempérer. Voyant la situation, le père Arthur repousse Pacifico, qui est contraint d’attendre un moment plus propice pour coincer la jeune fille. Il profite que le curé emmène Aïna chez lui pour la récupérer par la force. Entre temps, Jérôme K. Jérôme Bloche est prévenu par Madame Seif El Din de la nature de ces évènements rocambolesques. C’est une certitude, l’enquête s’annonce épique !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis plus de 30 ans, Alain Dodier remplit de plaisir ses lecteurs avec son détective fétiche Jérôme K. Jérôme Bloche. Maladroit, attachant, il est toujours prompt à résoudre des énigmes ancrées dans la réalité, accompagné de son fidèle Solex et de sa chère Babette. Avec Aïna, il signe sa 25ème aventure. Une nouvelle fois, c’est par le plus pur des hasards qu’il se retrouve embarqué dans une enquête explorant le thème de la traite des jeunes filles dans les pays africains (le Mozambique plus précisément). Comme à l’accoutumée, Dodier distille les éléments de l’intrigue au compte-goutte pour mieux balader le lecteur dans son univers – dommage, à ce propos, que les nombreux dialogues en Swahili ne soient pas traduits. Jérôme partage cette fois l’affiche avec un autre protagoniste, le curé Arthur. Celui-ci joue un rôle prépondérant, n’hésitant pas à utiliser ses poings quand la religion n’a plus d’arguments à faire valoir. Mon Dieu, comme Dodier excelle dans l’art de raconter des histoires ! Son dessin est toujours aussi soigné, les poursuites sont réussies, comme les scènes de dialogue. D'ailleurs, sur les trois derniers albums, il a passé un nouveau cap. Son trait a gagné en efficacité. Il est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. Si bien qu’on ne peut s’empêcher de dire : vivement le prochain album !