L'histoire :
Jérôme K. se réveille brusquement cité des Hortensias, à Montfermeil, au milieu de la nuit. Et pour cause, deux policiers, alertés par un appel anonyme, frappent bruyamment à la porte. Un voisin aurait entendu des coups de feu et des bruits suspects provenant de l'appartement de Madame Ségur, dit « La Comtesse », une institutrice à la retraite qui donne des cours particuliers aux jeunes en difficulté de la cité. A l'intérieur, ladite « Comtesse » est allongée sur son canapé, le front ensanglanté. En face dans un fauteuil, Jérôme K. se réveille ahuri dans cette scène surréaliste : que s'est-il bien passé ? L'esprit encore embrumé de vapeurs éthyliques, il se redresse, une arme à la main, et prend la fuite dans un ultime réflexe. Il saute par la fenêtre et va se réfugier dans la loge de l'immeuble où il habite... Début d'une enquête tortueuse autour d'un tableau volé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Notre héros, confondant de gentillesse et doté d'une candide détermination, s'est encore fourré dans une histoire brumeuse : une « Comtesse » presque morte, la police à ses trousses et pour tout indice, un mystérieux tableau acheté aux puces de Saint-Ouen. Non pas une croûte, mais un nu de valeur ! Les années passent mais Jérôme K. est intemporel : sincère, naïf, tête en l'air, c'est le détective qui vous veut du bien. Une fois encore, avec une facilité déconcertante, Dodier maîtrise son sujet de A à Z, en posant les jalons d'un suspens bien mené : intrigue palpitante, mécanique solide, graphisme séduisant. Jalons, oui, puisque pour la première fois, Dodier, impeccable storyteller, nous concocte un épisode en deux parties. Bien sûr, pas une seconde le lecteur ne croit à la culpabilité de son détective préféré. Mais plutôt à un nœud d'embrouilles à démêler. Bref, la série, qu'on espère encore longue, ne cesse de se bonifier avec le temps. Un thriller de proximité à la française, sans scène spectaculaire, mais humain et authentique. A suivre...