L'histoire :
Mowgli, une jeune fille humaine élevée par des loups, a quitté sa famille pour se mettre en quête de ses vraies origines ethniques. Mais sa motocross est vite tombée en panne d’essence et la survie en solitaire est plus difficile qu’elle le pensait. Ou bout du rouleau, elle établit un camp de fortune sous un pont pour s’abriter des averses de pluie. Elle est alors contactée par un mystérieux individu encapuchonné qui lui propose un coup de main. Ce dernier demande à Mowgli de le suivre jusqu’à son mobil-home. Il se présente : Kâ le python devenu bipède, et il lui explique la situation : il a l’essence dont elle a besoin pour faire tourner le moteur de sa moto, mais lui a besoin de diverses tâches qu’il est incapable d'exécuter en raison de son bras cybernétique partiellement bricolé. Couper du bois pour l’hiver, réparer le toit qui fuit, jardiner alentours… voilà les corvées auxquelles va devoir s’atteler Mowgli en échange du bidon d’essence. Kâ ne la retient pas prisonnière, mais il sait se montrer persuasif. Il nourrit aussi Mowgli, avec des boîtes de raviolis froides. Une forme d’amitié nait entre eux deux. Kâ apprend notamment à Mowgli à manier le couteau et à poser des pièges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anne Quenton poursuit sa relecture post-apocalyptique du Livre de la jungle, le recueil de nouvelles de Rudyard Kipling, publié à la fin du XIXème siècle et rendu célèbre surtout grâce au dessin animé de Disney dans les années 60. Si on retrouve un monde dirigé par différentes espèces d’animaux qui s’entraident ou s’opposent, ces derniers sont devenus anthropomorphes et intelligents suite à une sévère mutation génétique, et notre monde contemporain est un champ de ruines. Dans ce contexte survivaliste, Mowgli est une fille, Baloo est un hipster qui roule en 4x4 et Kâ le python a des jambes et deux bras, dont un cybernétique. C’est au contact de ce dernier que Mowgli reprend sa quête initiatique dans la première partie de ce second volume. Puis elle se retrouve piégée par les bandar-log, c’est-à-dire des singes malfaisants dans le roman et le dessin animé. Ici, ce sont des rats junkies et punks qui contrôlent un monstre dans un centre commercial désaffecté (hé ouais). Ce second épisode – sur trois prévus – se distingue aussi par la première apparition de Bagheera, même si elle n’est jamais nommée : une chatte débrouillarde à la place d’une panthère noire. En marge de dialogues peu inspirés, l’autrice a souvent recours à des résolutions artificielles et foireuses pour se conformer au contexte survivaliste post-apo (exemple : quand Baloo engueule Bagheera sous l’eau, pendant que Mowgli se noie). Son dessin informatisé est souvent réussi dans les représentations cadrées sur les protagonistes, mais aussi régulièrement bancale sur les profondeurs et les perspectives lors des scènes d’action. Le troisième et dernier tome mettra enfin le méchant tigre Shere Khan face à sa proie…
