L'histoire :
Pendant l’été 68, Hélène et Annette Picot, deux sœurs au caractère résolument opposé, passent leurs vacances à la campagne chez leurs parents, à Saint Angel de Crouzes. Après une petite baignade dans les gorges avoisinantes, elles rentrent chez elles pour le dîner. Elles découvrent alors le corps de leur père, pendu dans son atelier, sans mot pour expliquer son geste. Après la cérémonie d’enterrement, les études reprenant, elles repartent ensemble pour Paris, le cœur lourd. Annette, la moins délurée des deux sœurs, plonge régulièrement dans des moments de mélancolie pour se remémorer ses souvenirs d’enfance, en compagnie de son papa. En rangeant les affaires du défunt, elle trouve une note d’hôtel parisien, datant du 15 mars, époque où son père n’était pas censé se trouver dans la capitale. Mais la révolution étudiante gronde dans Paris et elle doit préparer ses examens. Elle en oublie presque ce détail intriguant. Ce n’est que lorsque sa mère vient rendre visite à ses deux filles qu’elle se souvient de cette anecdote. Mais la réponse évasive de sa mère ne fait qu’attiser sa curiosité. Elle se met alors sérieusement à enquêter sur le passé de son père.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement à l’autre nouvelle série de Frank Giroud dans la même collection, Secrets, le serpent sous la glace, cette histoire ne se résume pas uniquement à la découverte d’un secret de famille. Le scénariste parvient à donner vie à ses deux héroïnes, en les liant notamment d’un amour fraternel puissant. Il leur accorde une certaine épaisseur psychologique en les dotant de vrais caractères, fantasque pour l’une et posé pour l’autre. Il en résulte une lecture agréable, et l’on sait déjà qu’on aura plaisir à retrouver ces deux jeunes femmes dans le second tome. Le graphisme de Marianne Duvivier n’est cependant pas un modèle de régularité. Sans la différence de couleurs des cheveux de la mère et des deux sœurs, soit respectivement gris, châtain et noir, on aurait sans doute eut des difficultés à les distinguer les unes des autres. La mise en couleur de Bertrand Denoulet facilite donc la lecture de ce premier tome et adoucit les défauts d’un trait malheureusement incertain.