L'histoire :
A l’automne 1940, Spirou rattrape in extremis à la gare son ami Fantasio, qui vient de signer un contrat pour travailler dans une usine en Allemagne. En effet, Fantasio n’a plus de boulot, car il vient d’être viré du journal Le Soir à cause d’un mauvais article. Heureusement, Spirou parvient à l’en dissuader au dernier moment, juste avant l’arrivée du contrôleur et de la Gestapo. De retour chez eux, ils réalisent maintenant qu’ils doivent absolument trouver un travail, sous peine de mourir de faim et de froid. Spirou tente de trouver de l’aide auprès du curé, mais ce dernier ne lui donne comme solution que des leçons de moralité. Il rend alors visite à ses deux amis Felka et Félix. Ils sont tous deux peintres et tentent de survivre en vendant leurs toiles. Vient alors une idée lumineuse à Spirou, pour gagner sa croûte. Il fonce chez lui pour annoncer la bonne idée à Fantasio : monter un spectacle ambulant de marionnettes pour enfants. Avec l’aide de leurs amis Félix et Felka, ils vont construire eux-mêmes le petit théâtre, les personnages, tandis que Fantasio va devoir écrire les histoires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emile Bravo poursuit son récit prévu en quatre volumes d’une aventure de Spirou dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Cette deuxième partie pénètre, page après page, dans une ambiance de noirceur de plus en plus lourde, à mesure que l’Allemagne progresse dans le conflit. A l'époque, la Belgique subit le diktat allemand ; Spirou et Fantasio, sans revenu, doivent trouver un moyen de subsistance, sans pour autant tomber dans la facilité de la collaboration. Emile Bravo parvient à intégrer dans son aventure la dure réalité de cette période de l’Histoire. Ses deux héros gardent néanmoins leur humour et leur bonne humeur, alors que les difficultés de la guerre vont croissantes. Ils trouvent une voie plus vertueuse malgré-eux, sans trop la chercher, mais en se plaçant toujours du bon côté de la barrière. Fantasio va faire acte de Résistance à sa façon, tandis que Spirou tente d’aider les enfants par tous les moyens possibles. L’étau se ressert aussi sur les juifs. Emile Bravo met en scène cette triste réalité, mais il laisse évidemment de l’espoir à ses personnages. A l’aide d’un graphisme très classique, proche de la ligne claire, il donne à son Spirou une atmosphère digne de celle des Tintin de la première heure, ce qui ravira les amateurs du genre.
