L'histoire :
Julie, mère célibataire, est une charmante jeune femme aux yeux noisette, qui a grandi près des terrils de la banlieue de Charleroi. Aujourd’hui, elle se retrouve devant un tribunal, inculpée pour meurtre. Mathias, son fils de 7 ans, est sa seule bouée d’oxygène, celui qui lui donne le courage de se battre. A la barre, se succèdent ses amis, sa famille et les proches de la victime qui viennent apporter leurs témoignages. Julie revient en détail sur son parcours de vie avec notamment une mère peu maternelle et un beau-père indifférent. Elle évoquera longuement ses relations avec les hommes et surtout celle avec Théo, un amour intense mais également parfois violent. Elle reviendra notamment sur l’épisode où elle sera contrainte d’avorter et celui de son altercation avec Théo qui l’a condamnée à quitter la région pour plusieurs années.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié en 2008 et 2009, ce diptyque de la collection Aire Libre est aujourd’hui réédité sous une version intégrale. Denis Lapière nous y offre un portrait de femme fascinant. Face à ses juges, l’envoutante Julie se livre sans pudeur sur son intimité, ses amours tourmentées, son parcours un peu cabossé. Dotée d’un réel pouvoir de séduction, quelque soit les faits qui puissent lui être reprochés, cette accusée apparaît rapidement touchante. Pour mettre en valeur le portrait psychologique du personnage principal, Denis Lapière a recours à une narration finement élaborée, qui s’appuie sur de nombreux flashbacks, sur la voix-off de Julie et en alternant des séquences en prison et celles de son passé. Bien que dévoilant tardivement le nom de la victime, la construction est suffisamment limpide pour être devinée. Si le dénouement est lui aussi prévisible, la force de cette histoire repose avant tout sur l’émotion et l’humanité que suscitent les protagonistes. Malgré les contextes austères dans lesquels se déroulent l’histoire : le cadre terne de l’univers carcéral, le huis clos pesant d’une salle d’audience ou encore l’environnement industriel de Charleroi, l’ambiance de chacun de ces tableaux est sublimée par la mise en couleur directe d’Olivier Grenson.