L'histoire :
Liliane Bowell, fille d’un éminent professeur en archéologie, décide de prendre du bon temps en compagnie… de la momie d’Imothep IV. Les voilà tous deux, elle, ombrelle sur l’épaule, et lui, costume haut-de-forme, arpentant les rues de Londres à la fin XIXe. Ils bavardent avec légèreté des choses de la vie, sous les yeux médusés des londoniens, et s’installent dans un salon bourgeois pour prendre le thé. Mais, pour une momie qui n’a ingurgité aucune substance depuis 3 millénaires, ce breuvage typiquement anglais se révèle être une substance puissamment euphorique. Imothep en arrive à frapper un notable. En fuite, ils regagnent le domicile du professeur. Mais, accompagné par la victime, la police leur rend aussitôt une petite visite. Prise de panique, croyant diluer un soporifique dans leur tasse de thé, Liliane leur administre un poison mortel. C’est alors que le professeur rentre chez lui et découvre les cadavres. Au cours d’une scène de famille inévitable, Imothep enlève Liliane pour se marier avec elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des invraisemblances sans aucune importance au service de l’absurde. Avec Joann Sfar (Donjon, Le chat du Rabbin, Petit Vampire) au scénario, il fallait bien entendu s’attendre à une folle aventure. Il nous délivre un regard ironique et subtile sur nos existences, assez proche de celui des maîtres du genre, les Monty Python. Un humour british (la reine Victoria kidnappée et grossièrement balancée dans la Tamise) allié à une grande tendresse caractérisent les amours de Liliane et d’Imothep. Leur romance défie toute logique, à l’image de cette momie parlante et aimante. Le dessin au pinceau d’Emmanuel Guibert (Le photographe, Le capitaine écarlate) est de toute beauté. A la fois stylisé, suggéré, mais très accessible, il délivre à raison de 6 cases de taille identique par planche, un travail graphique d’une rare maîtrise. Cette œuvre, originellement parue en octobre 1997, a reçu à juste titre le prix René Goscinny et l’Alph’art coup de cœur du festival d’Angoulême. A (re)découvrir de toute urgence !