L'histoire :
Le tueur Soldier, toujours accompagné de sa psychopathe de fille Agripa, veut honorer ses contrats en suivant l'ordre établi par sa liste de mort. Le prochain nom sur celle-ci est Salina, l'amie mexicaine de Jessica Blandy. A ce moment là, Salina cherche elle-même, au Mexique, à retrouver le jeune Rafaele, pour le compte de sa mère adoptive, Jessica. En effet, l'adolescent a eu la mauvaise idée de rejoindre le redoutable gang d'Atapulta... et il a refusé de se plier au rite d'initiation : l'inhumation d'un gamin encore vivant. Pour l'en sortir , il s'agit pour Salina de négocier avec Anita Royola, l'impitoyable et sexy chef du gang Atapulta. Or, Salina n'est pas la seule à vouloir approcher Royola, alias « Piment rouge ». Soldier aussi, cherche à entrer en contact avec elle. Pour cela, il l'appâte, à distance, en disant qu'il sait qui a tué son frère. « El Presidio » est en effet la seule personne que la jeune chef de gang ait jamais aimé. Intriguée, Royola met Soldier à l'épreuve en lui envoyant dans les pattes 3 hommes de main, chargés de le molester. Mais Soldier est rompu au corps à corps : il se débarrasse aisément de ses agresseurs. Cette formalité remplie, il peut alors approcher Royola. Il lui annonce que la responsable de la mort d'El Presidio s'appelle Jessica Blandy et qu'il a un contrat sur sa tête. Il ne demande pas à Royola de se charger de son exécution à sa place, mais de mettre son réseau sur sa piste...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme sur le premier tome de cette trilogie cross-over de la série Jessica Blandy, la sulfureuse héroïne est au coeur des débats, bien qu'elle soit le plus souvent absente des planches. La majorité des seconds couteaux qui occupent la narration, tous plus impitoyables les uns que les autres, ont fait leur cible de l'héroïne et leurs desseins s'entrecroisent ici en un ballet mortel. Jean Dufaux est l'un des seuls scénaristes capable d'animer ce concept de thriller chorale et baroque. Chorale dans le sens où moult personnages distincts interviennent sur l'intrigue et interagissent entre eux ; baroque en raison de l'ambiance toujours sordide à souhait, à l'image de chacun des 24 tomes de la série mère. Néanmoins, la somme des comportements excessifs des protagonistes, qui embrassent tous l'énigmatique quête de retrouver Jessica Blandy, paraît ici vraiment grand-guignolesque. Soldier et sa fille tuent sans scrupule ; la chef de gang joue à la petite fille tandis que ses amants la frappent ; et la pire est sans doute la fatale Blanche, qui sème la mort dans des seringues, avec d'étranges postures esthétiques. Un véritable nid de vipères handicapées des sentiments s'anime donc... alors qu'au terme de ce second tome, on ne connait toujours pas l'origine de la liste mortelle et les motivations de la traque centrale menée par le tandem de tueurs à l'encontre de l'héroïne. Le dessinateur Renaud poursuit quant à lui sa vaste (et unique) oeuvre, avec un dessin réaliste en couleurs directes, qui se concentre essentiellement sur les personnages. Notons au passage que la plupart des planches adopte un découpage particulier : deux rangées de cases verticales souvent cadrées en plans serrés. Le dénouement est proche et attendu, qui interviendra au prochain tome...