L'histoire :
En l’an 395, une troupe de guerriers huns pille un campement sur la rive orientale du Danube. A leur tête, Mundzuk est fier de rapporter un joli butin aux siens. Il découvre son second fils Attila, qui braille déjà très fort. Avec sa femme, ils lui mettent des bandelettes sur le crane, afin de le déformer un peu, puis Mundzuk lui taillade un peu les joues au couteau, comme le veut la tradition. Quelques années plus tard, Mundzuk n’est plus, mais Attila adolescent s’entraine à l’arc avec Aetius, un « otage » romain. Bientôt, ce sera à son tour d’être élevé par les romains en tant qu’otage. Il apprend ainsi le grec et le latin et découvre la vie sociale et politique romaine. A cette époque, l’empire romain d’orient est dirigé depuis Constantinople par Théodose II. Et sa puissance ne plait guère à Roas, l’oncle d’Attila, qui demande à son neveu de sillonner les steppes de son royaume afin de ponctionner toutes les richesses destinées à Théodose. Puis, en 423, l’empereur romain d’occident Flavius Honorus meurt. Cela déclenche une période d’instabilité géopolitique forte… et opportune pour les Huns…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux premiers tomes étaient sortis en 2018, sous le nom de série Les méchants de l’Histoire, mettant en exergue de manière humoristique et parodique les trajectoires parodico-authentiques de Caligula et de Dracula. Un titre pas assez vertueux ? Trop réducteur au regard de ses intentions ? Revoilà donc la série déjà rebaptisée La véritable Histoire vraie, ce qui permettra au scénariste Bernard Swysen de cerner sans doute autre chose que des « méchants ». N’en déplaise à ce prompte tourneboulé, les deux nouveaux tomes nous retracent tout de même la vie de vrais « méchants ». L’opus qui nous intéresse donne à suivre le destin d’Attila, le roi des Huns. Celui pour qui l’herbe ne repousse pas, là où il passe. Celui surnommé « Le fléau de Dieu ». Une sacrée purge, donc, selon la « légende » dévastatrice gravée par la postérité. Et tant pis si la préface de l’authentique historienne hongroise Edina Bozoky nous précise que cette personnalité a sans doute été exagérée, et qu’elle fut peut-être moins caricaturale. Cette époque des invasions barbares ressemble à un gros bazar, du point de vue de notre XXIème siècle apaisé. Or ce n’est pas la narration de Bernard Swysen qui nous permet de nous y retrouver sur le plan didactique. Le scénario linéaire manque de rythme, de séquences suffisamment balisées pour permettre une cadence psychologique mémorable. Ce ne sont pourtant pas les dates, les noms et les lieux qui manquent. Mais le sentiment de flou est encore accentué par l’humour incessant… passablement convenu, potache ou forcé. Bref, ça n’est ni drôle, ni instructif et sacrément longuet (68 planches). L’intention d’instruire avec humour et légèreté était bonne, mais ça ne fonctionne pas. C’est encore Pixel Vengeur qui tire le mieux son épingle du jeu, avec son dessin humoristique soigné, expressif et a priori bien appliqué aux tenues et coutumes huns et romaines.