L'histoire :
Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza et Gilles Delouze sont trois super potes qui évoluent globalement en classe de CM1-CM2. Un peu bedonnant, un feveux fur la langue, Jean-Paul est amoureux de Zoé, mais il ne sait pas trop comment s’y prendre et collectionne donc les baffes et les râteaux. Fidèle compère d’âneries, Pedro a, lui, un bonnet latinos enfoncé jusqu’aux yeux et l’accent qui va bien avec. Enfin Gilles, le « tout frêle avec des lunettes » de la bande, a une coiffure rousse frisée improbable, qui rebique derrière de chaque côté. Tous trois se complaisent diversement à piquer des délires crados (les toilettes et les poubelles sont des repères de choix), des parties de cache-cache jusqu’au-boutistes ou à rendre Wagner furieux. Wagner, c’est le type trop costaud pour être vrai, celui qui a beaucoup redoublé, qui tabasse prioritairement au lieu de parler et qui promène de temps en temps un pitbull enragé répondant au doux nom de Tibia. Enfin dans leur entourage, il y a aussi Lucas, le copain énervant parce que sportif, beau, intelligent, séducteur et fiancé officiel de Zoé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la même veine que les Titeuf, Tony et Alberto ou Kid Paddle, voici une nouvelle bande de joyeux drilles déjà bien au point en matière d’humour déjanté. Dans ce premier recueil de 46 planches-gags, le trio infernal précédemment présenté se partage entre trois ressorts comiques essentiels : la tyrannie des plus forts (la brute épaisse Wagner et son molosse Tibia), l’incompétence masculine abyssale face au devoir de séduction (c’est toujours Zoé qui en fait les frais) et les bévues d’essences scatologiques (pas la peine de détailler, le tour de la question est relativement exhaustif). Parfois même, ces 3 déclencheurs sont utilisés en même temps (ô joie). Ainsi décortiqué, ça ne paye pas de mine, mais avec le sens de la double réplique finale qui troue, ainsi que de la tronche qui tue, c’est quand même vachement poilant. Pré-publiés dans Pif Gadget (la nouvelle formule), ces gags tirent donc volontiers vers l’humour Fluide glacial, en restant toutefois toujours bon enfant (et toujours drôles, ce qui est rare !). L’album est réalisé par Steve Baker à 100% (avec une colorisation un peu décalée, souvent appuyée, mais qui fonctionne tout à fait). Les traits des personnages (et des décors, souvent secondaires, mais appliqués) sont logiquement stylisés, montrant une belle maîtrise graphique. Après avoir assuré le scénario des Démons de Dunwitch (une aventure médiévale-fantastique en 2 tomes, dans une verve comique pas si éloignée), Baker a semble t-il trouvé une recette humoristique qui fait mouche (et pas couche) (ni douche). Et surtout, on y apprend les deux méthodes infaillibles pour faire craquer les filles…