L'histoire :
Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza et Gilles Delouze sont trois potes d’école, inséparables et réunis par une passion commune pour les âneries en tous genres, surtout les plus débiles. Par exemple, en été, c’est bataille géante de bombes à eau. Ils se courent après les uns les autres, en slip, et se canardent parfois des ballons trop mastodontes pour exploser. En slip, toujours, ils font aussi du camping sauvage (au fond du jardin) et découvrent les effets de la flatulence en milieu clos. Ils ont encore également, comme qui dirait, des petits problèmes relationnels avec Wagner, le type hyper costaud qui a fait de la castagne un objectif ultime de vie. Mais la grande problématique du moment demeure l’anniversaire de Zoé, dont est amoureux Jean-Paul (qui, rappelons-le, est petit, gros, avec un feveux fur la langue). Zoé s’est en effet lancée dans une distribution de cartons d’anniversaire et Jean-Paul attend fébrilement son tour… sans trop le montrer (c’est tactique). Pensera-t-elle à lui ? Ou n’a-t-elle d’yeux que pour le beau, sportif, intelligent (et exaspérant) Lucas ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volet, dans la stricte lignée du premier tome, nos trois inséparables copains poursuivent leur lot de crétineries tout public, en slip ou non. Pour qualifier l’imagination débordante du trio en la matière, disons qu’ils sont du genre à coller les crêpes au plafond ou à se déguiser en cupidon en utilisant une lunette de chiotte pour auréole… Le registre de l’humour des « petites idioties ente copains de bons goûts » est donc certes celui éculé qu’on rencontre dans le Petit Spirou ou Titeuf . Néanmoins, Steve Baker maîtrise lui aussi le graal de l’effet zygomatique ultime, du ressort comique optimal. Il se situe ici dans les répliques contemporaines ciselées et percutantes, dans le traitement graphique déjanté, et évidemment dans les chutes capables de déclencher de francs éclats de rire, même chez les chroniqueurs BD de 36 ans. Visuellement, Baker utilise de nouveau un système graphique ultra caricatural, dynamique et décontracté, faisant la part belle aux tronches explosées (avec la larme qui gicle). Ah, il faut voir Jean-Paul exulter lorsqu’il reçoit enfin le carton d’anniversaire de Zoé ! Ou encore son look au terme d’une séance de préparation quelque peu excessive… Car le fil rouge de l’opus se concentre sur l’anniversaire de Zoé, dont Jean-Paul est l’amoureux transis. Plusieurs gags mettent en scène l’angoisse de ne pas être invité, puis la préparation psychologique et matérielle de l’évènement… Puis, dans un dernier tiers de l’album, lors qu’une historiette globale ponctuée d’une double dose de running-gags (en demi-pages), son déroulement à proprement parler, forcément bidonnant et inattendu. Une question perdure toutefois. Baker dessine t-il en slip ?