L'histoire :
Le Dernier Atlas a gagné son combat haut la main contre l'UMO. Mais Ismaël Tayeb trouve la victoire remportée bien trop facile à son goût. Au même moment, en France, la journaliste Halfort et sa fille marquée par l'UMO font l'objet d'une traque policière sans merci. Pour leur échapper, elles prennent la clé des champs et partent se réfugier dans la ZAD de Notre-Dame. Les autorités gouvernementales continuent leurs recherches pour trouver l'enfant, en n'éludant aucune piste. Dans le même temps, la Centrale nucléaire de Tricastin subit de forts dommages suite à de fortes tempêtes venant d'Algérie, obligeant la population rhodanienne à migrer vers les villes de Lyon et de Marseille. Le Président François Fillon prend la parole lors d'une allocution et prolonge l'état d'urgence, entraînant un report des élections présidentielles. En coulisses, on s'active pour remettre le Dernier Atlas sur pieds afin qu'il s'occupe de la réhabilitation de ce site de pointe. Quel symbole !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Commencé en 2019, le Dernier Atlas est un feuilleton de presque 600 pages qui livre ici son épilogue dans ce troisième et dernier tome. Cette trilogie à huit mains a largement tenu ses promesses, dans un univers de polar SF, avec un côté seventies. Pour bien apprécier l'histoire dans sa globalité et dans ses nuances, il faut avoir l'esprit bien accroché, tant les intrigues se superposent les unes aux autres... pour mieux se retrouver dans l'épilogue final. Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval se sont parfaitement accordé dans cette entreprise délicate, comme de brillants chefs d'orchestre. Ils mènent de mains de maîtres ce récit foisonnant fort d'une dimension politico-sociale, jouant avec l'histoire que l'on connaît (notamment sur les relations entre la France et l'Algérie), avec un supplément d'âme. Le dessin d'Hervé Tanquerelle, bien accompagné par le design de Fred Blanchard et les couleurs vives de Laurence Croix, est juste, se focalisant sur les personnages et leurs émotions. Saluons au passage l'incroyable défi relevé par l'auteur nantais qui a pondu avec ses crayons presque 600 planches en un temps record. Le Dernier Atlas est une belle aventure (avec un grand A comme Atlas) collective qui réunit des auteurs de talent jouant leur partition sans la moindre fausse note. En un mot, bravo !