L'histoire :
L'heure est grave : tous les oiseaux migrateurs restent dans le parc de Tassili, alors que certains devraient migrer depuis longtemps et que d'autres viennent du bout du continent. Les oiseaux ne font plus la migration. Dans les alentours de Nantes, Ismaël Tayeb, lieutenant dans un gang criminel, fait sa tournée avec David et Hamid. Ils installent des jeux d'arcade ou s'attellent à récupérer de l'argent dans les bars. Ils s'arrêtent dans l'établissement L'Atlas. Pendant qu'Hamid réclame de l'argent à Fouad, le patron du bar, Ismaël est interpellé par des images de l'Atlas, un de ces immenses robots français qui géraient des constructions titanesques jusqu'au milieu des années 70. Mais Ismaël revient rapidement aux affaires courantes et bastonne Fouad. Quand un mec ne paye pas sa dette, il ne faut rien laisser passer ! Ismaël est contacté par son boss : Legoff, un mec de la bande met le dawa à l'Oasis, une discothèque des environs. Il va falloir l'exfiltrer des lieux car des condés sont dans les parages. Avec son pouvoir de persuasion, Ismaël parvient à convaincre Legoff de mettre les voiles alors qu'il passait du bon temps. Les deux hommes sont pris en chasse par les flics. Ismaël laisse Legoff à une intersection et se fait arrêter un peu plus loin par un barrage de police...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru en avant-première sous la forme de 10 fascicules noir et blanc, Le dernier Atlas montre enfin le bout de son nez en album, au début du printemps 2019. C'est le premier épisode d'un triptyque qui s'avère être la claque de ce début d'année. Il faut dire qu'une équipe de choc a été recrutée pour l'occasion : Fabien Vehlmann, Gwen De Bonneval au scénario, Hervé Tanquerelle au dessin, Fred Blanchard au design et... Laurence Croix aux couleurs. D'emblée, l'histoire embarque autour de la personnalité d'Ismaël, lieutenant d'un gang de la région nantaise et de ses sbires. Jusque là, tout va bien, mais après la machine s'emballe et le récit porte littéralement, avec une multitude de sous-intrigues bienvenues. Velhmann et De Bonneval réécrivent l'histoire avec brio, égratignant au passage la nôtre, dénonçant la capacité humaine à se perdre dans le racisme et l'impact humain sur son environnement. Avec le soutien de Fred Blanchard, Hervé Tanquerelle fait évoluer son trait pour cette uchronie (saluons le travail typographique du logo Atlas) avec un trait nerveux et direct (son Atlas est un vibrant hommage au Géant de Fer de Brad Bird), bien aidé par les aplats sublimes de Laurence Croix. Un démarrage en trombes pour Le Dernier Atlas qui est sûrement pour le moment la meilleure BD de l'année ! Atlas but not least, plusieurs questions restent en suspens et trouveront assurément leurs réponses dans une suite très attendue... pour Angoulême 2020 ?