L'histoire :
En promenade dans le cimetière, Vertignasse confie à Spirou qu'il n'est pas à l'aise, en raison de la présence de Malogrodo, un homme bizarre et bossu que l'abbé Langélusse vient d'embaucher comme sacristain afin d'entretenir l'église et le cimetière. Spirou rassure son ami en lui expliquant que ce nouveau venu est en réalité super gentil. Pour le lui prouver, il lui raconte son histoire. Lorsqu'il était petit, Malogrodo était la victime des moqueries des ses camarades de classe et de son instituteur, à cause de ses problèmes de vue. Lorsque son professeur évoque avec sarcasme l'éventuel métier qu'il exercera plus tard, Malogrodo annonce qu'il veut gagner plein d'argent sans rien faire, si ce n'est voler l'argent des autres. Il veut devenir banquier, donc. Son instituteur lui explique qu'il faut de l'argent pour devenir banquier, alors le jeune garçon annonce qu'il deviendra trader. Bien des années plus tard, Malogrodo est devenu ce qu'il avait annoncé et s'enrichit en arnaquant les personnes âgées et les simples d'esprit. Il fait la couverture des magazines, roule en voiture de luxe et il est toujours accompagné de jolies filles. Or, très vite, la roue tourne et il finit ruiné et sans travail. La malchance est avec lui et lors d'une chute, il devient bossu. C'est à ce moment-là que l'abbé Langélusse croise sa route. Etant le seul curé à n’avoir personne pour s'occuper de sa paroisse, il décide de prendre Malogrodo sous son aile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 15e album ne déroge pas à la règle et débute avec un court récit de six pages. Le récit (voir résumé) a le mérite de faire découvrir un nouveau personnage, sosie de Quasimodo, plus original que l'histoire en elle-même. Ensuite, on retrouve le petit Spirou dans des gags d'une page, dont la majorité fait mouche. De plus, Philippe Tome (Soda, Sur la route de Selma…) remet en scène toute la kyrielle de personnages de la série et ils sont nombreux (les professeurs, la voisine, le père cambrioleur de Vertignasse…). En remettant sur le devant de la scène cet aréopage de personnages secondaires, le scénariste nous rappelle qu'il y a d'autres personnages que monsieur Mégot ou Grand-Papy dans la vie de Spirou. Il permet également une plus grande variété dans les gags. L'effet nostalgie joue lui aussi sa carte, avec des gags devenus des incontournables de la série (l'incident au zoo avec le prof de gym, le papy qui simule un malaise, Suzette qui joue de son pouvoir de séduction pour entrer dans un groupe réservé aux garçons…). Des gags majoritairement réussis et des personnages qu'on a plaisir à retrouver : on passe donc un bon moment à la lecture de ce 15e opus. Quitte à se répéter, tout cela ne serait rien sans le talent graphique de Janry. Le dessinateur s'en donne à cœur joie pour mettre en scène les personnages caricaturaux qui peuple la série dans son dynamisme caractérisé. Une série toujours aussi agréable à découvrir…
