L'histoire :
Le privé d’Hollywood : Hollywood septembre 1939, devant le Beverly Hotel une Buick jaune tente de renverser un vieil homme qui venait juste de quitter l’établissement. Heureusement pour lui, un détective privé nommé Hippolyte Fynn le sort de l’embarras avant de se lancer à la poursuite de l’automobile, qui se dérobe derrière les grilles d’une luxueuse villa. De retour chez lui, Fynn reçoit un appel de son débiteur, qui l’enjoint de venir le retrouver immédiatement. Peine perdue, car à son arrivée à l’Hôtel, il ne peut que constater les dégâts : cette fois ci l’assassin a réussi son coup…
Amerika : Soirée de gala au Grauman’s Chinese Theater, devenu pour un soir le temple de l’épouvante pour l’avant-première du nouveau film de Sol Wurtzel : La Revanche du Corbeau. Fynn et Connie, son assistante, sont de la fête et ils assistent malgré eux à une drôle de première partie de spectacle : Veronica Blake, une actrice en vue et Amanda Benson, une critique de cinéma, sont en plein pugilat. Il faut croire que le dernier article de la chroniqueuse n’a pas été du goût de tout le monde. Ce n’est cependant qu’un début, car après le film, nos amis ont droit à une troisième partie : Amanda Benson est retrouvée assassinée…
Retour de flamme : Tandis que Connie goûte à l’hiver enneigé du Connecticut, ainsi qu’au succulent potage de clams d’une pension de famille, Hippolyte Fynn se pavane dans les mers du sud sur un somptueux paquebot. Tous deux enquêtent pourtant pour la même cause : James Everett, fils des aubergistes qui accueillent Connie, se porte acquéreur de plusieurs salles de cinéma à Hollywood. Pourquoi, alors, se retrouve t-il comme simple steward sur le bateau où séjourne Fynn ? Que fait-il avec un gros revolver sous son oreiller ? Pas étonnant que le vendeur leur ait demandé d’enquêter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publiés entre 1985 et 1990 dans les pages du magazine Spirou, ces 3 récits ont la particularité de nous être présentés ici (une autre compilation a déjà vu le jour en 1999) dans une intégrale brochée petit format, mais surtout sans colorisation. Encourageons d’ailleurs ceux qui ne connaissent pas encore la série à la découvrir de cette manière : le noir et blanc renforce subtilement l’atmosphère polar-classique des années 30/40 et met en valeur l’élégance du trait. Imaginé par le tandem Bocquet-Rivière, Hyppolyte Fynn, au cours de ces 3 aventures, déploie ses talents conjugués de limier, d’insolent et de séducteur, pour dénouer des intrigues plutôt classiquement menées, mais offrant l’originalité de se dérouler dans le milieu du cinéma. Endossant parfaitement le costume, leur privé nous parait dés les premières planches éminemment familier, prêt de notre enfance jusqu’aux premiers cheveux blancs, à nous accompagner longtemps. Pourtant, après 3 enquêtes, Fynn et ses comparses sont restés dans les stylos (sauf pour 3 petites nouvelles ici même publiées) et c’est bien dommage, tant la montée en puissance du scénario et du dessin nous laissaient envisager de bons moments. Le dernier titre de cette trilogie en est le meilleur exemple : une narration moins linéaire et judicieuse ; une intrigue plus complexe et accrocheuse ; la dimension prise par Connie, la sublime assistante et le dessin de Philippe Berthet qui, avec elle notamment, prend le chemin de ce qu’il nous montrera plus tard aves ses Pin-up. Il faut vraisemblablement voir dans cet arrêt prématuré, l’envie pour les auteurs d’aller fouetter d’autres chats (ou feuillets) : tant pis pour Fynn, tant pis pour nous…