L'histoire :
Ce matin là, lorsque Thibault le valet (hideux mais dévoué) vient réveiller son Roi – un gentil papy ventru – en son auguste lit à baldaquin, il y découvre Anne, la jolie et gentille petite bonne… au grand étonnement du roi. Car si Anne se réfugie dans le lit du roi la nuit, c’est uniquement parce qu’elle a peur du hululement des chouettes. Mais ce matin, la préoccupation première de Sa Majesté, c’est la salle de bain : Cécile, la princesse sa fille, en abuse durant des heures, empêchant les princes Adrien et Alain, ainsi que le Roi lui-même, de satisfaire une envie pressante de faire pipi. Le Roi est même obligé de se soulager à travers les barreaux de son balcon. Il est alors surpris par des petits oiseaux qui n’ont aucun scrupule à l’enguirlander copieusement ! Reste que ces mêmes petits oiseaux bavards racontent à la Reine, une vieille marâtre triste à se pendre, qu’Anne dort aux côtés de son époux ! Aussitôt celle-ci expulse Anne du château : il n’est en effet guère convenable que le Roi dorme avec sa bonne. Or Anne n’a jamais rien connu d’autre que le service du roi : elle est au château depuis sa petite enfance. Un peu gêné, le roi lui donne une maison dans le village en bas du château et l’incite à y ouvrir une taverne. Mais il n’est guère évident pour elle d’étouffer la sale réputation colportée par des petits oiseaux décidément très cafteurs. Surtout qu’elle tombe (au sens propre) sur François le forgeron costaud qui tombe (au sens figuré) éperdument amoureux d’elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah ah ! Voilà une mise en place pour le moins rigolote et réjouissante ! Benoît Féroumont, jusqu’alors dessinateur de Wondertown pour Fabien Vehlmann, embrasse en solo la thématique du conte moyenâgeux pour… amuser la galerie. Il n’y a pas vraiment d’aventures épiques, ni dragons, sorcières ou autres contingences fantastiques (du moins pour le moment) : ce royaume là est incroyablement paisible, et il y fait toujours beau. La substantifique moelle de la série réside donc dans sa galerie de personnages truculents et attachants, qui ont des préoccupations cartésiennes et jovialement futiles. Mais ce n’est pas mielleux pour autant : Féroumont évite magistralement le politiquement correct insipide grâce à l’intervention de petits oiseaux qui n’ont pas leur langue dans leur poche. Grossiers, cafteurs, moqueurs, ils font tout le sel de l’album et régissent la plupart du temps le destin des protagonistes. Stylisé, moderne et d’une belle fluidité, le dessin se complète d’une colorisation contrastée idoine de Christelle Coopman (compagne de l’auteur). Bref, c’est léger, délicieusement parodique, bidonnant quand on ne s’y attend pas… Anne tombera-t-elle amoureuse de François ? Le roi fera t-il construire une seconde salle de bain ? La paix est-elle garantie dans ce royaume ? A découvrir dans le prochain épisode…