L'histoire :
Au château, la princesse Cécile papote avec sa bonne amie Anne, également nouvelle cuisinière du roi. Elle lui explique qu’elle va enfin rencontrer son prétendant, le beau prince Eric, héritier du royaume voisin d’Arbédie. Le mariage est d’ores et déjà planifié, il est certes politique, mais elle aurait surtout pu tomber sur bien pire (un vieux dégueu). Anne est toute excitée à l’idée de pouvoir accorder son premier baiser à cet Apollon, dont elle embrasse déjà la représentation peinte dans un petit cadre. Puis Anne retourne s’affairer aux cuisines, afin que la réception soit des plus réussies (et il vaut mieux se méfier de la vieille Berthe). Les trompettes retentissent alors aux portes de la ville : le prince arrive avec sa garde rapprochée ! Cependant, la déception est grande : Eric est plutôt gras, moche et sa belle chevelure d’ébène n’est qu’une perruque. D’humeur spontanée, la princesse déclenche un esclandre public en lui jetant sa laideur à la face ! Puis elle s’enfuit dans ses appartements. Le prince Eric est outré ! Le roi tente d’éviter l’incident diplomatique et de recoller les morceaux… Il supplie Eric de faire un petit effort pour lui pardonner. Or, lorsque Eric, volontaire, retrouve Cécile dans la bibliothèque, il la découvre en train d’accorder son fameux premier baiser à Thibaut, le bouffon, d’une laideur encore pire. Or, au moment du baiser, le visage de Thibaut fait pouf, et dans un nuage de fumée, il se transforme en ce faciès élégant qui prend la pose dans le cadre de Cécile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario de ce troisième épisode glisse d’emblée un prétendant au mariage dans les pattes de la princesse Cécile. Evidemment, ledit prince n’est pas à la hauteur de ses rêves de princesse, l’incident diplomatique est « énhaurme », les représailles politiques inévitables et un drôle d’effet magique vient se greffer là-dessus, histoire que l’aventure prenne la tournure d’un joyeux bazar organisé. Les nombreux personnages de ce microcosme royal tirent tous leur petit rôle du contexte : des jumeaux envoyés en première ligne de l’assaut d’Arbédie, aux petits oiseaux qui ont le chic pour trouver les mots qui détériorent la situation au pire moment. Notons aussi que le forgeron François, transis d’amour pour l’héroïne Anne, trouvera cette fois une bien bonne raison d’espérer… Bref, l’inspiration et le talent de Benoît Féroumont ne faiblissent pas, bien au contraire. Expressifs, les personnages sont tous très attachants et la mise en scène se déroule avec beaucoup de rythme et de savoir-faire (Féroumont a beaucoup œuvré dans les films d’animation). Quiconque lira Le royaume – et son accès est très grand public – se trouvera enchanté par sa fraicheur et le ton direct de ses répliques. Désormais, on peut le certifier : une chouette série au long cours est née !