L'histoire :
Au royaume, chacun sait que François (le forgeron) est amoureux de Anne (la tavernière), qui elle n’est pas amoureuse de lui. Tout le monde le sait d’autant plus que les petits oiseaux sont d’insupportables bavards et qu’ils redoublent de piaillement lorsque vient le printemps et que les êtres s’accouplent. Du reste, ce jour-là, ils commencent à piailler lorsqu’ils voient débouler François habillé comme un prince, qui s’en vient faire la cour à… Candice. Candice ? Oui oui, Candice, la fille du propriétaire de la forge. Alors, processus de séduction lucrative ou ruse pour rendre Anne jalouse ?
Comme chaque jour à la même heure, François vient faire sa demande en mariage auprès de Anne, avec sa traditionnelle rose en fer forgé. Comme chaque jour à la même heure, Anne l’éconduit avoir force sarcasmes. Pour lui prouver la force de son amour, François propose alors qu’elle exige de lui un truc dingue. Elle lui réclame alors les moustaches du roi. Et c’est que ce couillon-là se jette illico dans la quête…
François joue avec les enfants du village : à leur demande, il les propulse dans la rivière. Mais cela remue la vase et envoie de la boue du côté des lavandières… parmi lesquelles Anne entre en rogne !
Ayant boulotté les tourtes de Anne tout l’été, deux petits oiseaux se trouvèrent fort dépourvus, lorsque l’hiver fut venu. Ils étaient tout simplement trop obèses pour voler, donc migrer avec leurs potes. Dans sa grande bonté, Anne a toléré qu’ils hivernent chez elle… mais ils sont tellement insupportables qu’ils font fuir la clientèle. Contre quelques sacrifices, elle n’a d’autre choix que de demander à François de les héberger…
Ce jour-là, François a le privilège de recevoir Anne à diner, chez lui. Or son patron lui demande de faire des heures sup’… Contre toute attente, Candice, pétrie d’amour pour lui, lui propose de préparer la réception. Evidemment, c’est pour piloter de près un échec programmé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la différence des trois premiers opus qui proposaient des histoires (relativement) complètes en 46 planches, ce quatrième tome du Royaume recueille 5 histoires courtes d’une huitaine de pages chacun. Cette structure est certes plus appliqué au saucissonnage en épisodes pour le journal de Spirou, au sein duquel cette série est pré-publiée, mais elle y perd tout de même au passage en puissance épique. Qu’à cela ne tienne, Benoît Feroumont en profite pour porter le focus sur son couple vedette et leurs amours compliquées. Les 5 historiettes mettent en effet en scène plusieurs situations de séduction, tendres et cruelles, qui font finalement peu avancer leur petit schmilblick conjugal. On vous résume la situation façons Santa Barbara : François aime Anne, mais Anne n’aime pas François, mais elle aime que lui l’aime. Dans le même temps, Candice aime François, mais François n’aime pas Candice, mais il envisage que leur idylle serait tout de même pratique, car elle est la fille de son patron. Là-dessus, il y a les petits oiseaux qui viennent toujours fiche un sacré bordel en déblatérant à haute voix. Bref, l’humour pratiqué demeure d’une grande fraîcheur, avec des personnages éminemment attachants et des épisodes galants bidonnants. De fait, cet opus ravira sans doute plus les filles que les garçons (de 7 à 107 ans). Pas d’inquiétude, a priori ça va de nouveau charcler sévère dans le Royaume 5…
