L'histoire :
A la mort de son père, Valentin Kozlov part à Moscou pour enquêter sur ses origines familiales. Il découvre alors que son père est le vrai premier homme à avoir fouler le pôle nord en 1948, puis entre autre, qu’il a été déporté au goulag en Sibérie. Il apprend surtout que son vrai nom n’est pas Koslov mais Yakovlev ! Or, en remuant le passé de ce nouveau pseudonyme, il s’attire les pires ennuis dans la capitale russe. Son passeport volé, une meute de tueurs de la mafia aux trousses, il trouve refuge auprès de SDF aux usages un peu sauvages. Il est également aidé par Elena, descendante du vrai Koslov, dont les charmes ne le laissent pas insensible. Il parvient presque à recomposer entièrement le puzzle que constitue la jeunesse de son père, mais il lui manque toujours la pièce maîtresse, celle qui explique le changement de patronyme, la fuite en France et la raison qui lui vaut aujourd’hui d’être traqué. Paradoxalement, c’est une lettre de sa sœur restée en France qui lui donnera la clé du mystère. Dans un agenda, Dimitri Yakovlev avait en effet consigné sa rencontre avec Vassili Koslov, alors que tous deux cherchaient à gagner la Finlande à pied…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième épisode met un terme de belle manière au premier des 4 récits du « label » Secrets de Frank Giroud. C’est fou ce que de bêtes recherches généalogiques peuvent se transformer en un thriller palpitant ! Dans quelles conditions Dimitri Koslov/Yakovlev a-t-il été conduit à changer de nom ? Pourquoi les recherches de son fils Valentin suscitent-elles autant l’effroi au sein de la mafia russe ? Toujours habile dans la construction de ses intrigues, Giroud nous révèle enfin l’énigme de ce pseudonyme sulfureux. Accessoirement, on comprend aussi bien mieux le titre ! Le scénariste intercale subtilement les flashbacks à l’époque du père (les goulags, les purges) fondés sur l’histoire politique de l’URSS et l’aventure au présent, livrant un panoramique peu enviable de ce qu’elle est devenue (la mafia et les exclus). Outre des scénarios trépidants, Giroud a aussi le don pour s’entourer des meilleurs dessinateurs. Ici en l’occurrence, le serbe Milan Jovanovic risque de ne plus rester longtemps inconnu en France. Ses planches réalistes reflètent un énorme travail de précision, d’une régularité exemplaire tout au long de la trilogie. Aussi à l’aise sur les décors que sur les personnages, livrant des cadrages et des proportions parfaites, il contribue à faire de ces premiers Secrets révélés une excellente trilogie qui ravira un large public.