L'histoire :
En raison de la mort de Christophe Colomb, la conquête de l’Amérique par les européens a été reportée dans le temps. Ce retard a contraint l’agence Ukronia à effectuer un saut spatio-temporel mettant fin à 67 destins. Et ce n’est pas fini, car l’empereur aztèque projette maintenant de conquérir l’Europe avec l’aide de Pinzón, l’ex-associé de Colomb. Les agents Dagobert Kallaghan et Stuart Montcalm sont donc envoyés à Tenochtitlan, la capitale aztèque, afin de rétablir le cours de l’histoire au plus vite. Sur place, les deux agents doivent retrouver l’agent Joé afin de discuter du plan à mettre en place. Joé leur apprend que Pinzón et Ahuitzotl, l’empereur, se préparent à conquérir l’Europe avec 500 navires transportant pas moins de 30 000 soldats. Montcalm trouve ce nombre un peu juste pour prendre le contrôle de tout un continent... Joé lui rappelle alors que Cortès a réussi à conquérir l’empire Aztèque avec moins de 600 hommes. Elle propose donc de stopper Ahuitzotl en allant convaincre le peuple Tlaxcaltèques de prendre les armes, un peuple craignant que la puissance aztèque se développe et qui tient par-dessus tout à garder son indépendance. Montcalm et Kallaghan partent donc à la rencontre de l’ambassadeur de Tlaxcala. Sur place, Stuart est pris pour le Dieu Tezcatlipoca pendant qu’un manipulateur, travaillant pour les créateurs d’uchronie, tente de saouler Dagobert…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auréolés du Prix de l’uchronie décerné par le webzine ActuSF, Kris et Bruno Duhamel sont de retour pour la conclusion de l’aventure commencée dans le tome 1. Suite à la non-conquête de l’Amérique par Christophe Colomb, Hernan Cortés n’est pas là à la date où il devrait l’être, pour conquérir l’empire aztèque. Ce changement historique entraîne la mort de 67 personnes à l’époque contemporaine. Et comme si cela ne suffisait pas, les aztèques envisagent de partir à la conquête de l’Europe, ce qui risque à court terme de modifier toutes les vies actuellement à notre époque. Kallaghan et Montcalm sont donc mandatés par l’agence Ukronia afin d’empêcher par tous les moyens que l’empire aztèque prenne la mer et pour ça rien de mieux qu’une guerre entre les peuples. Après un début bavard mais nécessaire – la conquête de Cortés est en effet un événement historique moins ancré dans la mémoire collective que la découverte de l’Amérique par Colomb – la suite de l’histoire reprend plus simplement avec la guerre qui se prépare et les différents événements qui lui sont liés. C’est l’occasion pour le scénariste Kris d’insuffler de l’humour tout en dévoilant un peu plus la personnalité des deux personnages principaux. Alors que Kallaghan est clairement un jean-foutre qui prend les choses par-dessus la jambe, Montcalm, lui, se montre très impliqué... même un peu trop, s’attachant aux autochtones. Cela ne l’empêche pas de profiter outrageusement de sa position de prétendu Dieu. Malgré un léger classicisme, le récit n’est pas sans rappeler ce que faisait rené Goscinny avec Astérix, grâce à un savant mélange d’éléments historiques et non-historiques. De plus, le scénariste maintient encore le suspense concernant les « manipulateurs ». La série se révèle très plaisante en partie aussi grâce à l’excellent coup de crayon de Duhamel. Il ne nous reste plus qu’à attendre la prochaine aventure qui elle, devrait se dérouler en un seul album…