L'histoire :
Le CRPS, pour Centre de Recherche sur les Phénomènes Surnaturels, a pour mission de lutter contre les manifestations occultes qui menacent les activités humaines. Bien sûr, le CRPS est financé par les divers états planétaires de manière très discrète, car les gouvernements ne peuvent avouer publiquement qu’ils accordent du crédit aux phénomènes paranormaux. Néanmoins, cet institut rassemble en son sein de nombreuses sommités en matière de sciences occultes : nécromanciens, alchimistes, mediums… Un beau jour, deux membres du CRPS font passer un test à une jeune fille téméraire et douée d’un réel pouvoir d’exorcisme, Alexia. Ayant révélés en elle un potentiel incroyable, les résultats du test conduisent les professeurs Harold Pleston et Olof Zünd à l’embaucher immédiatement comme stagiaire. Une fois sur place, elle découvre un environnement peu traditionnel. Un collègue misogyne et violent qui vit reclus dans sa cave, un squelette sur lequel se met à repousser la chair et la mystérieuse zone 85, strictement interdite depuis qu’une expérience y a tué 40 scientifiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un scénario d’horreur tous publics ! Voilà un concept paradoxal qu’on attendait au tournant. Pourtant, il faut reconnaître que ce premier album est une franche réussite. La psychologie des personnages tient la route, les ambiances frissonnantes sont au rendez-vous et les aventures d’Alexia sortent des sentiers battus. Imaginez, un squelette sur lequel repousse la chair humaine et dont l’ADN appartient à des victimes de meurtres rituels. Brrr… Au scénario de ce défi remporté haut la main, Dugomier n’hésite pourtant pas à taper franco dans le gore et les ambiances d’épouvante. Sans se prendre au sérieux, accompagné par un dessin de Benoît Ers à la fois léger et captivant, ce premier tome apparaît graphiquement pour le jeune public, et narrativement proche de la série de romans fantastiques Chair de poule. Les intrigues croisées et les nombreuses zones d’ombres (La terrible Zone 85, Yorthopia, l’ermite de la cave, le directeur dans le coma) lui accordent un fort potentiel pour les albums à venir. Véritablement tous publics, cette histoire paranormale fait un superbe pied de nez à nombre de séries se voulant ésotériques. A côté, la faiblesse des collections Loge noire de Glénat ou Insomnie chez Delcourt ne fait guère preuve d’une grande inventivité en la matière. Une excellente surprise !