L'histoire :
Volontaire pour porter un message de Grant au général Hooker, le caporal Blutch se fait accompagner pour cette mission par son fidèle sergent Chesterfield. Arrivés à Lookout Mountain, les deux compères remettent le courrier à Hooker qui pique une colère noire. Le message lui annonce en effet une mauvaise nouvelle : Sherman et ses soldats ont été capturés par les confédérées sur la south Chickamauga et ne pourront donc pas lui prêter main forte pour déloger les sudistes installés sur la montagne. Il doit se débrouiller seul avec son effectif ! Enervé par cette nouvelle, Hooker oblige le Sergent et le Caporal à rester sous ses ordres : deux hommes de plus, c'est toujours ça de mieux. La première mission confiée aux deux olibrius consiste en une reconnaissance de terrain, sur la colline, pour repérer le nombre de sudistes, de pièces d'artillerie dont ils disposent, et d'ensuite revenir pour un rapport complet et détaillé. Hooker étant de nature extrêmement colérique, les deux yankees n'ont guère le choix… Pour arriver à la montagne, ils doivent toutefois traverser auparavant une rivière et des sudistes observent et attendent tranquillement en face, prêts à tirer. Chesterfield a donc l'idée d'utiliser une vieille barque retournée pour se protéger et traverser à l'abri des tirs ennemis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette (déjà) 52e aventure (ça ne nous rajeunit pas !) Raoul Cauvin, le scénariste, envoie une nouvelle fois le Sergent Chesterfield et le Caporal Blutch sur le lieu d'une bataille historique ayant réellement existé. Ils sont en effet envoyés à Lookout Mountain, où eut lieu un combat entre sudistes et nordistes qui portera le nom de « bataille au-dessus des nuages ». Ils y font la rencontre du Général Hooker qui commande les troupes nordistes - et qui a aussi réellement existé - et fût célèbre pour ses colères dès la moindre contrariété. Bien sûr, le premier grief qu'on peut reprocher à l'histoire, c'est de retrouver un schéma que l'on connaît par cœur : Blutch essaie de déserter, mais le Sergent l'en empêche, puis ils se retrouvent contraints et forcés de faire équipe et ne cessent de se chamailler… C'est ce qui a fait la légende de la série et ce sont des éléments désormais indispensables (comme Lucky Luke tire toujours plus vite que son ombre, par exemple) et on a plaisir à les retrouver. De plus, le scénario de Cauvin est plus réussi que les derniers en date, même s’il manque de rebondissements pour égaler ceux de la grande époque. Quand aux dessins de Willy Lambil, ils sont fidèles à eux-mêmes, dans la même veine que les précédents opus, avec un petit plus pour le brouillard très bien reproduit, alors que Lambil aurait pu se contenter de simples cases blanches avec des saillis de dialogues…