L'histoire :
Comme souvent, Chesterfield et Blutch patrouillent dans la nature en s'engueulant, lorsqu'ils entendent soudain des coups de feu. Du haut d'un promontoire tout proche, ils aperçoivent un noir en civil poursuivi par deux soldats confédérés. Le duo de tuniques bleues intervient juste à temps avant que l'homme ne soit sévèrement blessé. Ils mettent en fuite les soldats confédérés et s'inquiètent de la santé de celui qu'ils viennent de sauver. Or celui-ci impose d'emblée quelques distances, avec autorité... tout en demandant à pouvoir suivre Blutch et Chesterfield jusqu'à leur campement, afin de rencontrer leur État Major. Les inséparables tuniques bleues conduisent ainsi l'homme noir jusqu'au général Alexander. Tout d'abord intrigué, ce dernier le reçoit dans son baraquement... pendant plus d'une heure ! Puis Alexander en ressort avec une missive urgente à porter à son homologue, le général McClellan. Blutch et Chesterfield sont de plus en plus intrigués par l'importance de cet inconnu qu'il viennent de sauver. Au gré d'une petite enquête et de différents témoignages de camarades qui ont avantageusement tendu l'oreille, ils apprennent alors que l'homme qu'ils ont sauvé est un soldat espion qui avait été infiltré chez les confédérés par McClellan, et qu'il en est revenu avec des informations capitales. Ils découvrent encore qu'il s'appelle Franklin Johnson, qu'il est pas mal calé en médecine et... qu'il n'est pas vraiment noir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 61ème épisode des Tuniques bleues, toujours réalisé par le tandem de papys Raoul Cauvin et Willy Lambil, se déroule (comme souvent) sur le front de la guerre civile américaine, au sein du 22ème de cavalerie (par opposition aux intrigues se déroulant au fort Bow ou ailleurs en vadrouille). Il est question cette fois de la rencontre avec un homme intriguant, un noir en civil, qui n'est en fait ni noir et ni civil, mais bel et bien espion. Et encore, on ne vous dit pas tout afin de vous conserver un minimum de suspens. Après tout, le secret est l'apanage des espions. Ce thème de l'espionnage semble avoir été inspiré, une fois de plus, par une anecdote authentique en marge de la guerre de sécession. Malheureusement, si le souci d'éclairer l'Histoire est louable, cet épisode se dévoile bien mollasson. Il s'appuie sur une majorité de palabres et d'interrogations un peu artificielles concernant l'identité et le rôle du soldat Franklin, le tout à l'intérieur du campement du 22ème de vavalerie. Une seule charge menée par Stark ne suffit pas à accorder le rythme nécessaire au plein engouement. On souligne cependant la continuité et la cohérence du dessin de Lambil, toujours fidèle au poste, selon une griffe automatisée au moins aussi invulnérable que le capitaine Stark.