L'histoire :
Cet album n’est pas complètement une bande dessinée. Dans une première partie, place aux hommages : plusieurs dessinateurs on réalisé des petites histoires courtes parodiant la série mythique des Tuniques Bleues. Cela va de Blutch (évidemment…), en passant par Bercovici/Zidrou, une fausse couverture par Larcenet, une attaque confédérée sur Marcinelle par Hamo/Zidrou, Nix, Ak/Lindingre, Zep, Bannister/Nykko, Bouzard et Lapuss’. Puis quelques dessins d’humour de Clarke, Thiriet, Yann/Conrad, Palma, Pixel Vengeur… Dans une seconde partie, Raoul Cauvin et Willy Lambil reviennent sur les origines de leur série, sa recette et les raisons de son succès, en marge d’une documentation garnie. Une troisième partie empile juste la collection complète des couvertures de Spirou consacrées aux Tuniques bleues. Enfin, le dernier chapitre, partiellement digressif, dévoile les nombreuses aquarelles de Willy Lambil (dont une grosse majorité est consacrée aux Tuniques bleues !).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’occasion de l’exposition dédiée aux Tuniques bleues à Angoulême (et toujours de l’anniversaire des 50 ans de la série qui joue les prolongations), les éditions Dupuis publient cet album « hommage » qui n’est pas à proprement parler une bande dessinée. Néanmoins, ce hors-série documentaire s’avèrera éminemment intéressant pour tous les lecteurs qui ont un jour succombé à cette série mythique. Tout d’abord, les planches des auteurs invités à réaliser des parodies sont très inégales. Cela va du très bon (l’attaque confédéré sur Marcinelle, siège des éditions Dupuis, pour changer les tuniques bleues en tuniques grises !) au tout juste passable (pour une fois, Zep était moyennement inspiré). Mais surtout, au cœur de l’album, un dossier complet enrichi d’une large documentation permet de percer les secrets de la série. Les auteurs évoquent la genèse : Dupuis voulait à l’époque remplacer Morris et son célèbre Lucky Luke partis sous d’autres cieux éditoriaux. Et dès les débuts, le coup dur, avec la mort subite du premier dessinateur, Louis Salvérius, au beau milieu de la planche 37 d’Outlaw. La reprise en main par Willy Lambil, qui lui venait d’un style plus réaliste, se fit pourtant en douceur et le tandem d’auteurs devait devenir aussi inséparable que celui de leurs héros. Les auteurs complètent ces anecdotes déjà partiellement connues, avec moult renseignements sur leur mode de prodution, photos d’époque, planches, roughs de travail… Passionnant !